Après crise : un appel à travailler plus qui passe mal, le retour à la normal que tout le monde redoute
Alors que la crise sanitaire COVID19 est bien loin d’être terminée, certains pensent déjà à après. Le gouvernement souhaite demander aux Français un effort pour travailler davantage, après avoir contraint nombres d’entreprises à la faillite, en appliquant un confinement systématique, sans pratique de tests.
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Alors que plus de 8 millions de salariés sont au chômage partiel en France, plus de 30 milliards d’euros de crédits ont été demandés par 140.000 entreprises en moins de 10 jours, 850.000 indépendants ont demandé l’aide de 1.500€ au titre du mois de mars, certains politiques demandent aux Français de se préparer à travailler plus dès la fin de confinement, afin de rattraper le retard. Un non-sens total, le retour au monde d’avant n’intéresse personne. La quête absolue de la croissance appartient à l’ancien monde. Il faut repartir sur des bases saines.
Mettre les bouchées doubles
"Il faudra mettre les bouchées doubles" : les déclarations de ces derniers jours du gouvernement semblant préparer les esprits à un effort qui serait demandé aux Français à la fin de la crise liée au coronavirus passent mal dans les rangs de l’opposition qui dénonce "des logiques comptables" et des "vieilles recettes".
Faire sauter les congés et RTT
Le numéro 1 de la CFDT, Laurent Berger, a jugé "indignes" et "indécents" dimanche les appels formulés par le Medef et au sein du gouvernement à travailler plus pour compenser les effets néfastes du confinement sur l’économie.
"C’est totalement indécent. Aujourd’hui, les travailleurs, comme tout le monde, sont en train de payer le coût de cette crise. Ce n’est pas à eux de payer ensuite", a-t-il déclaré sur France 2, évoquant des "slogans qui sont lancés aujourd’hui, des vieilles lunes qui reviennent : il faudra travailler plus, il faudra de la sueur et des larmes, etc". "Puisqu’on veut parler de la suite, on ferait mieux de parler de protocole de déconfinement, de la façon dont on va déconfiner, y compris dans les entreprises", a-t-il ajouté.
Déjà le retour au monde d’avant, la croissance ou rien...
Pour le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, "il faudra bien se poser tôt ou tard la question du temps de travail, des jours fériés et des congés payés pour accompagner la reprise économique et faciliter, en travaillant un peu plus, la création de croissance supplémentaire". La secrétaire d’État à l’Économie, Agnès Pannier-Runacher, a abondé, prévenant qu’il faudrait "probablement travailler plus que nous ne l’avons fait avant" pour "rattraper" la perte d’activité.
Un plan passé de 45 à 100 milliards d’euros, et cela ne suffira pas...
Face à ce qui serait la pire récession enregistrée dans l’Hexagone depuis 1945, le gouvernement a annoncé vendredi que le plan de soutien à l’économie serait porté à 100 milliards d’euros contre 45 milliards initialement prévus, en additionnant la totalité des mesures budgétaires et de trésorerie en faveur des entreprises. Un soutien qui s’inscrit dans la ligne fixée par Emmanuel Macron qui a assuré mi-mars que tout serait mis en œuvre pour "sauver des vies" et pour "protéger salariés et entreprises" et ce "quoi qu’il en coûte". Si les mesures prises par l’exécutif pour parer à la crise dans l’immédiat sont claires, celles envisagées pour "l’après" restent elles encore floues même si certains ministres semblent préparer le terrain depuis plusieurs jours à des "efforts" à venir.
Une dette qui deviendra insupportable, rapidement...
"Le choix de l’endettement est provisoire pour atténuer l’impact économique de l’épidémie de coronavirus et "il faudra faire des efforts" pour réduire la dette de la France une fois cette crise sanitaire passée, a prévenu vendredi le ministre de l’Economie Bruno Le Maire.
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