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Réchauffement climatique, c’est déjà mort pour inverser la tendance, à moins d’un sursaut massif...
Pour réduire la hausse de la température moyenne sur la planète, c’est déjà trop tard. Toutefois, l’Humanité pourrait encore en limiter les impacts en agissant de toute urgence. Comme un appel à l’aide...
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La synthèse du sixième rapport d’évaluation du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) est publiée ce lundi 20 mars 2023. Ce document a été adopté à l’issue d’une session d’approbation qui s’est tenue du 13 au 17 mars en Suisse avec les représentants des 195 pays membres du GIEC.
GIEC, rapport 2023, 6ième rapport et toujours le même constat...
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat des Nations unies a publié son sixième rapport. "Le changement climatique est une menace pour le bien-être de l’humanité et la santé de la planète. Il existe une fenêtre d’opportunité pour garantir un avenir vivable et durable pour tous, qui se ferme rapidement." Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a publié, lundi 20 mars, la synthèse de son sixième rapport (en anglais). L’instance scientifique y résume les trois précédents documents consacrés à l’état des connaissances sur le changement climatique, ses conséquences et les solutions à y apporter. Son "résumé pour les décideurs" a été approuvé par les délégations de 195 pays.
Réchauffement climatique, cela ne va pas s’arrêter
"Les tendances actuelles ne sont pas du tout compatibles avec la stabilisation du réchauffement, qui permettrait d’assurer un monde vivable et équitable. Des efforts qui ont été faits, mais ils n’atteignent pas l’échelle suffisante pour une baisse suffisamment rapide des émissions de gaz à effet de serre", alerte la climatologue Valérie Masson-Delmotte dans un entretien à franceinfo. Voici les informations à retenir de ce document de référence, que franceinfo a épluché.
La Terre s’est déjà réchauffée de 1,1°C depuis l’ère préindustrielle
Le Giec commence par rappeler la situation actuelle : "les activités humaines, notamment la combustion des énergies fossiles que sont le charbon, le pétrole et le gaz, ont émis des gaz à effet de serre à un rythme croissant, atteignant une concentration du CO2 dans l’atmosphère "la plus élevée depuis au moins 2 millions d’années". En résulte, et ce de manière "incontestable", un réchauffement de la température moyenne sur Terre de +1,1°C par rapport à la période 1850-1900, ainsi qu’une hausse du niveau de la mer de 20 centimètres entre 1901 et 2018. Le Giec précise que la hausse attribuée aux activités humaines est de 1,07°C.
"Cela a conduit à une augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements météorologiques extrêmes, qui ont eu des effets de plus en plus dangereux sur la nature et les populations dans toutes les régions du monde", écrit le Giec. Le groupe cite de très nombreuses conséquences, comme une baisse de la sécurité alimentaire et de l’accès à l’eau, la perte de vies humaines, l’extinction de centaines d’espèces, la survenue de maladies et de traumatismes, ou encore des déplacements "croissants" de populations.
Les actions et engagements actuels sont "insuffisants"
Pour faire face à ce réchauffement, les plans d’adaptation et les politiques d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre se sont multipliés dans tous les secteurs et toutes les régions du monde, reconnaît le Giec. Toutefois, "le rythme et l’ampleur des mesures prises jusqu’à présent, ainsi que les projets actuels, sont insuffisants pour s’attaquer au changement climatique", insiste le groupe d’experts. Alors que les émissions "devraient déjà baisser maintenant" pour maintenir le réchauffement à +1,5°C, comme le préconise l’accord de Paris, "les émissions de gaz à effet de serre ont continué d’augmenter", expose le rapport.
De nombreux pays ont déclaré leur intention d’atteindre la neutralité carbone au milieu du siècle, mais "peu de politiques sont en place actuellement pour tenir cette promesse", souligne encore le Giec, qui pointe du doigt l’"écart" entre les engagements et leur mise en œuvre. Si cet écart persistait, il nous ferait franchir la barre des +1,5°C au cours du siècle et nous conduirait vers un réchauffement de 3,2°C en 2100, expose le rapport. Le Giec ajoute que les prévisions d’émissions de CO2 liées à la combustion des énergies fossiles extraites dans les sites déjà existants "dépasseraient le budget carbone restant pour [maintenir le réchauffement à] 1,5°C".
Élévation du niveau de la mer
Certains effets se manifesteront sur le très long terme. Ainsi, l’élévation du niveau de la mer "est inévitable pendant des siècles, voire des millénaires, en raison de la poursuite du réchauffement des océans profonds et de la fonte des calottes glaciaires, et le niveau de la mer restera élevé pendant des milliers d’années", détaille le rapport. La hausse pourrait atteindre 2 à 3 mètres dans les 2000 prochaines années si le réchauffement est maintenu en-dessous de 1,5°C, et 2 à 6 mètres pour un réchauffement limité à 2°C. Avec une température moyenne globale à +2°C, "les calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique occidental disparaîtront presque complètement et de manière irréversible sur plusieurs millénaires", expose encore le Giec.
Les moins responsables sont les plus vulnérables
Le rapport du Giec fait également état du déséquilibre dans la responsabilité et l’exposition aux conséquences du réchauffement. "Les communautés vulnérables, qui ont historiquement le moins contribué au changement climatique actuel, sont touchées de manière disproportionnée", écrivent les experts. Elles représentent, selon le Giec, 3,3 à 3,6 milliards de personnes. "La plupart des impacts négatifs ont touché des endroits et/ou communautés d’Afrique, d’Asie, d’Amérique centrale ou du Sud, des pays les moins développés, des petites îles et de l’Arctique, et globalement des peuples indigènes, des petits producteurs alimentaires et des ménages à faibles revenus."
"Au cours de la dernière décennie, les décès dus aux inondations, aux sécheresses et aux tempêtes ont été 15 fois plus nombreux dans les régions très vulnérables", rapporte Aditi Mukherji, l’une des autrices du rapport. Face à cette inégalité, souligne le rapport, "donner la priorité à l’équité, à la justice climatique, à la justice sociale, à l’inclusion et à des processus de transition justes peut permettre l’adaptation, des mesures d’atténuation ambitieuses et un développement résilient au climat."
La décennie 2020 est cruciale
Dans son rapport, le Giec répète que la décennie en cours est "essentielle" pour lutter contre le changement climatique. Si l’on veut limiter le réchauffement à +1,5°C, il faudrait avoir réduit de 48% nos émissions de CO2 d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2019, établit-il notamment. "Les choix et actions mises en œuvre dans cette décennie vont avoir des impacts maintenant et pour des milliers d’années", insiste le texte. Le Giec prévient que "sans actions d’adaptation et d’atténuation [des émissions] urgentes, efficaces et équitables, le changement climatique menacera de plus en plus les écosystèmes, la biodiversité, les moyens de subsistance, la santé et le bien-être des actuelles et futures générations".
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