Crise immobilière : les notaires confirment, la crise actuelle va durer au moins jusqu’en 2025
Baisse des prix et chute du volume des transactions. Les notaires anticipent une crise immobilière durable.
Les Français pensent également majoritairement que les prix de l’immobilier vont encore baisser en 2024, toutefois, 14% des Français pensent qu’ils vont fortement augmenter. Une opportunité à saisir pour les vendeurs ?
Crédit immobilierCrise immobilière
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« La mémoire économique des Français est têtue. Ils ont connu des hausses de prix continues depuis 20 ans. Il est difficile pour eux d’imaginer une baisse. Il existe une persistance rétinienne d’une hausse des prix dans l’opinion », assure Alain Tourdjman, directeur des études et prospective du groupe bancaire français BPCE.
Ainsi selon une étude de la BPCE publiée ce 19 décembre 2023, 38 % des sondés pensent que les prix de l’immobilier vont grimper en 2024. Dans le détail, 24% des personnes interrogées pensent que les prix vont augmenter modérément en 2024 et 14% pensent que les prix de l’immobilier vont augmenter fortement en 2024. Seuls 22% pensent qu’ils vont baisser modérément et 3% qu’ils vont fortement baisser. Ceux qui se portent acquéreurs sont même encore plus pessimistes : 26% d’entre eux estiment que les prix vont modérément augmenter. Pourquoi un tel écart avec les anticipations des professionnels ?
L’année 2023 n’a pas vu les prix baisser en flèche. Pas suffisamment en tout cas pour compenser l’envolée des taux de crédit. En France, les prix ont reculé de -3% ou à -5% en 2023, selon les réseaux, sans tenir de l’inflation de 3.9%. Inflation considérée, la baisse des prix de l’immobilier est inférieure à 10 %. Ce n’est pas un seuil suffisant pour marquer les esprits. « On constate un ajustement sur les volumes et les quantités d’abord et sur les prix plus tard », commente Alain Tourdjman.
Toutefois, les prix devraient fléchir plus fortement en 2024 entre -8 et -9% environ, selon la BPCE. « Les vendeurs vont être obligés de lâcher du lest et de baisser les prix. Une baisse qui va peu à peu infuser dans le système mais actuellement, on est dans une période très typique de ralentissement du marché », indique Alain Tourdjman . Certains acheteurs imaginent bel et bien que les prix vont reculer. ET eux ne sont pas pressés de passer à l’acte. « Certains acheteurs anticipent une baisse des prix demain donc ils se disent pourquoi acheter aujourd’hui. Nous sommes dans un marché d’anticipation qui induit une baisse progressive des prix », ajoute Alain Tourdjman.
Il est important de se méfier des différentes publications d’évolutions des prix de l’immobilier résidentiel. En effet, les comparaisons sont souvent effectuées par rapport au début de l’année civile, ou bien sur une année glissante. Cela indique une tendance à très court terme, mais aucunement la tendance de fond. Ainsi, par exemple, en début d’année 2024, Nice serait la ville où les prix de l’immobilier seraient en hausse. C’est oublier qu’en début 2023, c’est une des première ville de France où les prix ont le plus baissé (- 8%). De ce fait, la hausse constatée des prix à Nice sur 2024 est toute relative. Les cycles de l’immobilier étant longs, il est préférable de scruter l’évolution des prix sur plusieurs années d’historique, comme par exemple pour les prix parisiens : depuis 2020, la baisse des prix est de 12.94 % en moyenne, hors prise en compte de l’inflation. Avec cette dernière la baisse des prix parisiens est de 25%. Ce n’est plus du tout la même histoire.
Mise à jour effectuée au 1er avril 2024, évolution des prix sur un an glissant.
Villes | Évolution constatée | Évolution réelle(*) |
---|---|---|
Lyon | -1.1 % | -2,47% |
Bordeaux | -2.5 % | -3,85% |
Nantes | -0.8 % | -1,38% |
Paris | -2.6 % | -3,94% |
Rennes | +0.1 % | -1,28% |
Marseille | + 0.5 % | -0,89% |
Strasbourg | -2.2 % | -3,55% |
Lille | -0.9 % | -2,27% |
Montpellier | +0.7 % | -0,69% |
Toulouse | +0.8 % | -0,59% |
Nice | +1.8 % | 0,39% |
(*) nette d’inflation IPCH en rythme annuel (source : Compass, INSEE, Agences immobilières indépendantes, MeilleursAgents) |
Mise à jour effectuée au 1er novembre 2023, évolution des prix sur un an glissant.
Villes | Évolution constatée | Évolution réelle(*) |
---|---|---|
Lyon | -8.8 % | -10,06% |
Bordeaux | -7.4 % | -8,68% |
Nantes | -6.6 % | -7,89% |
Paris | -5.4 % | -6,71% |
Caen | -3.6 % | -4,93% |
Rennes | -1.7 % | -3,06% |
Marseille | - 1.2 % | -2,56% |
Strasbourg | -1.1 % | -2,47% |
Lille | 0.1 % | -1,28% |
Montpellier | 0.1 % | -1,28% |
Toulouse | 0.8 % | -0,59% |
Nice | +5.7 % | 4,24% |
(*) nette d’inflation IPCH en rythme annuel (source : Compass, INSEE, Agences immobilières indépendantes, MeilleursAgents) |
Rien n’est encore certain pour une baisse marquée des taux d’intérêt en 2024. L’envolée récente des cours du pétrole devrait du reste faire de nouveau grimper l’inflation dans les semaines à venir. La BCE n’a pas projeté de baisser ses taux sur le premier semestre. Les anticipations fusent, mais la réalité peut être toute autre. Ce qui est certain, c’est que les taux ont atteint leur plafond de verre, tout nouvelle hausse de taux d’intérêts aurait des impacts bien trop désastreux pour les économies mondiales.
La baisse des prix au premier semestre 2024 pourrait prendre fin avant la fin de l’année 2024 selon Brice Cardi, en cas de diminution des taux de crédit et d’une potentielle reprise du marché. « Au premier semestre 2024, la baisse pourrait atteindre 5 % car les vendeurs ont désormais conscience de la nécessité d’ajuster leur prix sur le budget des acheteurs s’ils veulent vendre ! Certains propriétaires qui, à la base n’étaient « pas pressés », ont mis leur bien en vente depuis plus d’un an, ils ne vont plus avoir d’autre choix que de baisser leur prix ! Pour autant, une chose est sûre : les biens « cœur de cible » sur leur marché, comme par exemple, des maisons de qualité et à moins de 500.000 €, ne subiront pas de baisse car l’offre reste limitée et la demande forte. Et si les taux rebaissent légèrement en 2024, certains acheteurs reviendront ! » projette Brice Cardi.
De leur côté, compte-tenu de l’inertie actuelle, de la stabilité des taux anticipée sur le premier semestre 2024, et cet effet JO et de son effet d’aubaine, les notaires ne voient pas d’amélioration avant 2025.
Sans doute de belles opportunités pour les vendeurs actuels, dénicher ces 14 % de Français qui pensent que le marché immobilier sera haussier en 2024, afin de céder leur bien au prix fort. Ces irrationnels optimistes sont ceux qui entretiennent cette idée qu’avec la pénurie de logements en France, les prix ne peuvent que grimper. Un argument balayé par toutes les baisses constatées dans les différents pays, tout comme en France durant les années 1990. La France manquait déjà cruellement de logements, et cela n’a pas empêché une baisse des prix durant près de six années consécutives. Mais peu importe, chacun peut avoir ses propres anticipations. La richesse est bien dans la différence des opinions.
Régions | Studio | T2 | T3 | T4 | T5 | Maison |
---|---|---|---|---|---|---|
AUVERGNE RHONE ALPES | 4 364 € | 4 503 € | 4 131 € | 4 254 € | 4 313 € | 3 052 € |
BOURGOGNE FRANCHE COMTE | 2 873 € | 2 427 € | 2 119 € | 2 029 € | 1 850 € | 1 643 € |
BRETAGNE | 4 772 € | 4 048 € | 4 016 € | 3 853 € | 4 459 € | 2 601 € |
CENTRE VAL DE LOIRE | 3 006 € | 2 787 € | 2 683 € | 2 833 € | 2 629 € | 1 815 € |
CORSE | 4 879 € | 4 878 € | 4 769 € | 4 963 € | 4 397 € | 5 393 € |
GRAND EST | 3 656 € | 2 955 € | 2 773 € | 2 508 € | 2 514 € | 1 868 € |
HAUTS DE FRANCE | 4 094 € | 3 668 € | 3 304 € | 3 005 € | 2 432 € | 2 035 € |
ILE DE FRANCE | 8 825 € | 7 755 € | 6 835 € | 6 789 € | 7 862 € | 4 202 € |
NORMANDIE | 3 802 € | 3 457 € | 3 149 € | 2 851€ | 3 072 € | 2 160 € |
NOUVELLE AQUITAINE | 5 113 € | 4 496 € | 4 389 € | 4 730 € | 4 657 € | 2 798 € |
OCCITANIE | 4 107 € | 3 852 € | 3 728 € | 4 317 € | 4 184 € | 2 577 € |
PAYS DE LA LOIRE | 4 772 € | 4 305 € | 3 893 € | 3 854 € | 3 617 € | 2 728 € |
PROVENCE ALPES COTE D’AZUR | 5 362 € | 5 237 € | 5 158 € | 5 596 € | 6 422 € | 4 864 € |
(source : Bien’ici)
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