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Malversations des banques : un coût total de 410 milliards d’euros en 2018 pour les 20 plus grandes banques mondiales

C’est sans doute la saison qui veut cela. Les banques en prennent pour leurs grades dans tous les médias. Nouvelle étude à charge, anglosaxone (d’où ces quelques erreurs de traductions), affirmant que les 20 plus grandes banques mondiales auraient payé l’équivalent de 410 milliards d’euros en 2018. Soit. Et donc ?

Les banques subissent une tempête médiatique... Fondée ? © FranceTransactions.com/stock.adobe.com

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Pas si facile que d’être banquier. Vous prêtez trop à vos clients, les autorités de contrôle vous sanctionnent, vous risquez la faillite si vous ne gérez pas correctement vois risques. Du coup, la société toute entière pense que vous ne prêtez pas assez, les autorités vous incitent alors à prêter davantage, mais tout en gérant vos risques. Dans tous les cas, votre activité de banquier sera décriée par tous. Les méchants banquiers qui sabrent l’économie et profitent de l’argent gratuit de la BCE. Si les banques n’ont rien de blanches colombes, cet acharnement médiatique sur le blanchiment d’argent et autres malversations semble tourner au ridicule. Laissons donc la justice faire son œuvre. Cette étude portant sur 2018 montre que l’équivalent de 410 milliards d’euros est le montant total des coûts des errements des banques. Et bien soit, les banques ne restent pas impunies, c’est bien ainsi.

410 milliards d’euros d’amendes pour les banques

Le Centre for Banking Research (CBR) de la Business School (anciennement Cass Business School) a lancé le CBR Conduct Costs Project, qui analyse les raisons, l’étendue et les coûts de l’inconduite de 20 des plus grandes banques mondiales. Le projet a été lancé en 2012 à la LSE, avant d’être transféré en 2014 à la CCP Research Foundation, puis au CBR l’an dernier. Le projet, co-financé par l’Association euro-méditerranéenne des économistes (EMEA), a pour but de promouvoir la transparence au sein des activités financières, en utilisant le niveau des coûts et du risque d’inconduite comme un outil d’analyse pour les banques et leurs parties prenantes. Le projet offre également un aperçu précieux de la culture, de la conduite, des compétences et des risques réglementaires des banques.

En s’appuyant sur des données de 20 des plus grandes banques mondiales entre janvier 2008 et décembre 2018, le dernier rapport a révélé le coût total de l’inconduite bancaire des différentes banques, des zones géographiques et du secteur bancaire en tant qu’ensemble et résultant de délits tels que les ventes abusives, le blanchiment d’argent et l’abus de marché.

Les principaux constats du dernier rapport sont les suivants :

  • Ensemble, les 20 banques ont payé des coûts d’inconduite supérieurs à 377 milliards de livres sterling pendant la période de collecte des données. Ce qui inclut les sanctions, les jugements, les décisions contre la banque, la restitution du profit et les coûts de rachat de titres au pair et d’actions privées en lien avec l’inconduite.
  • Les banques américaines ont versé 202,5 milliards de livres sterling, soit environ 55 % de ces coûts. Les banques du Royaume-Uni ont payé 86,09 milliards de livres sterling, deux fois plus que les banques de la zone euro (41,31 milliards de livres sterling) et les banques suisses (40,19 milliards).
  • Environ 60 % des 377 milliards de livres sterling ont été alloués à des réparations imposées par la réglementation, les banques ont en effet engagé des dépenses pour réparer des jugements antérieurs ou pour mieux se conformer aux réglementations.
  • Les coûts d’inconduite ont généralement été engendrés par des violations de la réglementation relative à l’intégrité professionnelle (ce qui a affaibli la confiance envers les banques) ou par l’inconduite des entreprises.

La professeure Barbara Casu, directrice du Centre for Banking Research et professeure spécialisée dans le secteur financier à la Business School (anciennement Cass), a déclaré : «  Les banques sont en première ligne de l’économie mondiale et de la société, il est donc important qu’elles s’engagent de manière positive dans des pratiques juridiques et éthiques. Le projet Conduct Costs cherche à utiliser les données historiques pour révéler les lacunes du secteur et fournir un cadre pour les bonnes pratiques au sein du secteur bancaire. Nous sommes heureux de vous dévoiler nos derniers aperçus et sommes impatients de développer de nouveaux ensembles de données. Dans un avenir proche, notre priorité principale sera portée sur les banques européennes et nous espérons que cela agira comme un plan pour aider les banques à réduire leurs coûts, à améliorer leur transparence et à inspirer une plus grande confiance aux parties prenantes. »

La professeure Rym Ayadi, présidente de l’EMEA et professeure honoraire invitée à la Business School (anciennement Cass Business School), a ajouté :
«  Le rapport vise à fournir aux parties prenantes un meilleur aperçu de la culture, de la conduite, des compétences et des risques réglementaires d’une banque. Alors que nous nous apprêtons à entrer dans une nouvelle période d’instabilité politique et économique, les banques sont de nouveau sous les feux des projecteurs, comme en 2008. Il est essentiel que le secteur maintienne un niveau de conformité et que les parties prenantes aient confiance pendant ces périodes d’incertitude. Le CBR Conduct Costs Project identifie les banques dont les actions ne sont pas conformes à la réglementation et permet de réduire les risques de non-respect des normes, ainsi que les coûts qui y sont associés. »

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