L’épargne réglementée continue de séduire les épargnants, record du taux d’épargne en Europe
Avec près de 18% du taux d’épargne, les Français continuent de verser sur les Livret A, LDDS et LEP.
La crainte d’une déflation se renforce à chaque publication des mauvais chiffres de l’INSEE. Quelles sont ces craintes ? En quoi la baisse des prix est-elle un risque pour notre économie ?
déflationéconomieInflation France/Zone euro
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A priori, que les prix baissent, ce serait plutôt une bonne nouvelle pour le consommateur ! Sauf que, si les prix baissent durablement, à terme les revenus des Français risquent également de baisser. Par ailleurs, le seul vrai gagnant d’une déflation, c’est le chômage... Toute notre économie est basée sur la croissance, tout chemin effectué à contre-courant est destructeur.
De son côté, l’Etat verra sa dette grandir encore plus, tout le rattrapage budgétaire étant basé sur une hypothétique croissance, qui avec une déflation, est impossible. Les rentrées fiscales seront moindres, la redistribution financière en allocations et autres subventions sera plus limitée et ainsi de suite... Une spirale baissière que connaît le Japon depuis plusieurs années.
La France a connu en juillet une glissade saisonnière des prix qui ne la condamne pas encore à la déflation, mais qui entretient l’inertie économique tout en neutralisant les efforts de rigueur budgétaire.
Les prix à la consommation ont flanché en juillet par rapport à juin, de 0,3%, a annoncé l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans un communiqué.
Cette baisse estivale est habituelle, s’expliquant par les soldes et l’arrivée sur les étals de fruits et de légume de saison et meilleur marché.
Mais c’est un autre chiffre qui inquiète les économistes : celui de l’écart des prix sur douze mois, de juillet 2013 à juillet 2014. Cet écart, le "taux d’inflation" connu du grand public, est ressorti à 0,5%, descendant à 0,4% hors tabac.
Il y a un an, en juillet 2013, les prix avaient également baissé de 0,3% sur un mois mais le taux annuel était nettement plus vigoureux, à +1,1%.
0,5%, c’est encore un chiffre positif, et ce n’est donc pas la déflation, cette baisse franche et prolongée des prix paralysant progressivement l’activité que Manuel Valls et François Hollande ont brandi comme une menace dans leurs discours.
Mais c’est bien en-dessous d’un niveau sain d’inflation, estimé à un peu moins de 2% par la Banque centrale européenne.
En d’autres termes : en avertissant du risque d’une spirale baissière des prix, un phénomène qui s’enclenche véritablement quand les consommateurs reportent leurs achats dans l’espoir de prix toujours plus bas, le gouvernement risque de la provoquer.
Mais l’exécutif n’a guère d’autre choix : il lui faut bien souligner la faible inflation pour préparer au dérapage du déficit public.
Le niveau trop bas des prix, conjugué à une faible croissance -* les économistes s’attendent à ce que l’Insee annonce jeudi une quasi-stagnation du Produit intérieur brut au deuxième trimestre -* neutralise en effet les efforts budgétaires.
La croissance faible diminue les recettes fiscales, sans permettre de réduire les dépenses sociales.
La faible inflation, elle, a pour conséquence que la TVA, première source de financement de l’Etat, ne "rentre" pas au rythme espéré, puisqu’elle est calculée en pourcentage des prix de vente.
Le dérapage est important : le gouvernement a rédigé son budget 2014 avec une hypothèse d’inflation annuelle moyenne de 1,2%, là où le taux ne s’est établi qu’à 0,5% en juillet.
Par ailleurs, quand Bercy fixe des plafonds de dépenses aux ministères, c’est en anticipant une certaine hausse des prix. Si les prix sont plus bas que prévu, il y a moins d’incitation à réduire le déficit structurel des administrations, celui sur lequel se concentre Bruxelles.
Enfin les économies passant par le gel des prestations sociales, qui consistent à ne plus les aligner sur les prix, ont elles aussi moins d’impact, puisque les revalorisations supprimées auraient de toute façon été marginales.
Dans ces conditions, impossible ou presque à la France de ramener son déficit public à 3,8% cette année puis 3,0% l’an prochain, contre 4,3% en 2013, jugent unanimement les économistes.
Mais Paris n’est pas seul face à ces problèmes puisque l’apathie des prix se généralise en zone euro, en dépit des tentatives de la Banque centrale européenne pour les ranimer.
L’Espagne, le Portugal et la Grèce sont en déflation : les prix s’y affichent en baisse en variation annuelle. L’Allemagne, incontestable moteur économique du continent, a affiché en juillet son plus bas taux d’inflation depuis février 2010 (+0,8%).
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