L’assurance-vie, de nouveau le placement préféré des Français, devant le livret A
Cela faisait 8 années que le livret A arrivait en tête du placement préféré des Français, l’assurance-vie reprend la première place en 2024.
L’INSEE, au travers de son étude sur le patrimoine financier des Français sur ces 5 dernières années, confirme les placements préférés des Français. Sans surprise, le PEL, l’assurance-vie et l’immobilier restent les valeurs sûres des Français. Le Livret A reste largement utilisé malgré son récent déclin.
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Le livret A et les Français c’est plus une histoire d’amour que de raison. Si les Français sont largement détenteurs du livret épargne défiscalisé à plus de 75%, ce dernier ne recueille plus depuis plusieurs mois l’attention des épargnants. Son taux est psychologiquement trop faible. A 0.75%, les épargnants préfèrent opter pour l’Assurance-Vie ou encore le PEL. Le paradoxe reste cependant total, car avec une inflation à 0%, le livret A est à son plus proche historique de rémunération nette d’inflation de l’épargne. Mais pour la grande majorité des épargnants, seul le taux facial compte...
En 2012, le PEL était pratiquement condamné au placard. Depuis, le PEL refait surface, mais pas dans son usage naturel. Le prêt accordé via un PEL n’étant pas compétitif par rapport à ceux proposés sur le marché, les épargnants utilisent le PEL uniquement pour sa phase d’épargne. Il suffit en effet de le conserver ouvert pendant deux années seulement pour obvenir le taux plein. La prime d’Etat ne sera pas acquise, mais peu importe. Le taux du PEL étant de 1.63% net d’impôt et de prélèvements sociaux, c’est plus de deux fois celui du livret A.
Début 2015, l’épargne-logement est toujours détenue majoritairement par des ménages en couple : en moyenne, 38 % d’entre eux en possèdent. Parmi les couples sans enfant, ce sont les moins de 30 ans suivis des trentenaires (respectivement 50 % et 44 % d’entre eux) qui privilégient ces produits, comme apport pour un premier achat immobilier. Parmi les couples avec enfants, ce sont les 40–59 ans qui l’adoptent surtout, peut-être en prévision de travaux ou d’un changement de résidence principale dont ils sont majoritairement propriétaires. La forte détention de PEL parmi les ménages de cadres et de professions libérales (détenteurs respectivement de 53 % et 59 % d’épargne-logement) illustre l’attractivité de ce produit. Par ailleurs, une fois à la retraite, seules ces catégories continuent à en détenir de manière importante (38 %, contre 24 % en moyenne, début 2015).
Si l’assurance-vie est le placement préféré des Français, c’est aussi le plus mal utilisé. Les épargnants se font encore torpillés de frais sur des contrats hors d’âge. Ils subissent totalement la situation et ne pensent pas à effectuer des rachats partiels pour aller sur des contrats plus récents.
Nouveau paradoxe en ce qui concerne l’épargne des Français. Deux tiers des assurances-vie sont des contrats d’un autre âge, truffés de frais prohibitifs, des contrats en euros, ne permettant l’investissement que sur des fonds euros garantis.
54 % des contrats multi-supports (pouvant contenir des investissements sur différents supports, y compris sur des supports risqués) contiennent au plus un tiers d’investissements en actions. Ces chiffres sont stables depuis 2010, malgré la baisse importante des rendements des fonds euros, qui suivent les tendances des taux longs des marchés. Depuis la crise financière de 2008, les ménages semblent donc toujours privilégier la sécurité de leur placement plutôt que son rendement. En outre, la détention d’assurance-vie augmente avec l’âge : il y a deux fois plus de détenteurs parmi les ménages dont la personne de référence a 60 ans ou plus (42 %) que parmi les moins de 30 ans (21 %, figure 1). L’assurance-vie garde ainsi son attractivité car elle permet non seulement d’accumuler un patrimoine en cours de vie, mais également de le transmettre en succession dans des conditions fiscales avantageuses.
L’épargne-retraite, détenue par 14,4 % des ménages métropolitains début 2015, poursuit sa progression (+ 2,1 points par rapport à 2010). Les détenteurs se répartissent presque également entre trois types de produits : l’épargne-retraite complémentaire volontaire et la sur-complémentaire, proposées par l’employeur, ainsi que le Plan d’épargne retraite populaire (PERP), produit financier accessible aux particuliers dans les établissements bancaires. Le taux de détention de chacun de ces produits, pris séparément, reste toutefois inférieur à 6 %, même s’ils sont plus fréquemment adoptés par les ménages dont la personne de référence est un indépendant. Agriculteurs, artisans, commerçants, professions libérales sont ainsi près d’un tiers à détenir au moins une épargne-retraite (y compris un PERP).
Début 2015, 62,7 % des ménages métropolitains possèdent un patrimoine immobilier, que ce soit leur résidence principale ou un autre logement. La détention de patrimoine immobilier a progressé entre 2004 et 2010 (+ 1,4 point), puis a légèrement ralenti entre 2010 et 2015 (+ 0,8 point). Début 2015, 58,9 % des ménages métropolitains sont ainsi propriétaires de leur résidence principale (+ 0,9 point par rapport à 2010). Par ailleurs, 18 % des ménages métropolitains possèdent un autre logement (résidence secondaire, logement vacant, loué ou mis à disposition gratuitement), taux relativement constant depuis la fin des années 1990.
Les couples possèdent plus souvent un bien immobilier qu’auparavant, et notamment leur résidence principale : trois quart d’entre eux (avec ou sans enfants) ont un patrimoine immobilier début 2015 (+ 3,3 points et + 1,8 point respectivement depuis 2010). À l’inverse, alors qu’une personne seule sur deux est propriétaire, cette proportion stagne. La détention de patrimoine immobilier augmente avec l’âge, mais depuis 2010, c’est chez les jeunes ménages qu’elle a le plus augmenté : + 2,9 points pour les ménages dont la personne de référence a moins de 30 ans, + 3,1 points pour ceux dont la personne de référence est trentenaire.
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