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Dette de la France à fin 2021 : nouvelle moins mauvaise que prévue, le déficit public s’établit à 6.5% du PIB, la dette à 112,9% du PIB
Attendue à près de 8% du PIB sur 2021, le déficit public ne serait au final que de 6.5% selon les chiffres publiés par l’INSEE ce jour. Les recettes liées à la reprise ont permis d’éponger en partie la faille budgétaire liée à la crise COVID. En revanche, le coût de la dette, avec la forte remontée des taux et de l’inflation, deviendra un réel sujet en 2022.
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Toujours moins de 3000 milliards d’euros de dette !
Le franchissement des 3000 milliards d’euros de dette n’est toujours pas franchi ! C’est plutôt la bonne nouvelle, tant les finances du pays sont exengues. À la fin du quatrième trimestre 2021, la dette publique au sens de Maastricht s’établit tout de même à 2813,1 Md€. Le rebond du PIB en 2021, combiné au désendettement de ce trimestre (–20,1 Md€), permet à la dette publique de se réduire à 112,9 % du PIB fin 2021. Pour se désendetter, les administrations publiques puisent dans leur trésorerie, en nette baisse ce trimestre (–24,6 Md€). Au total, la dette nette augmente de 4,0 Md€ pour s’établir à 2 522,5 Md€, soit 101,2 % du PIB.
Dette de la France en 2021 : moins dramatique qu’anticipée
Le déficit public pour 2021 s’établit à 160,9 Md€, soit 6,5 % du produit intérieur brut (PIB), après 8,9 % en 2020 et 3,1 % en 2019. Portées par le rebond économique, les recettes progressent de 101,8 Md€, soit une hausse de +8,4 %, un peu plus marquée que celle du PIB en valeur. Ainsi, en proportion du PIB, elles atteignent 52,8 % après 52,5 % en 2020 et 52,3 % en 2019. Le taux de prélèvement obligatoire est quasi stable, à 44,5 %. Les dépenses progressent de 57,1 Md€ (+4,0 %) et représentent 59,2 % du PIB en 2021, après 61,4 % en 2020 et 55,4 % en 2019. La dette des administrations publiques au sens de Maastricht atteint 112,9 % du PIB à fin 2021.
Envolée du coût de la dette, inflation et remontée des taux d’intérêts
Pour la France, ce sera la double peine. La charge d’intérêt de la dette devrait couter au moins 5 milliards d’euros de plus qu’en 2021. En cause, la remontée des taux d’intérêts de marché, mais pas seulement. L’inflation coûte également cher à la dette de l’Etat. Paradoxalement, la perte de valeur du capital n’est pas compensée totalement par la hausse de l’inflation. L’inflation galopante n’est pas une bonne nouvelle pour la dette, contrairement à ce beaucoup pensent encore. En effet, une partie de la dette de la France est indexée sur l’inflation. Plus cette dernière augmente, et plus le pays doit rembourser. L’inverse de ce qui se passe pour les particuliers avec leurs crédits immobiliers.
Les dépenses restent dynamiques en 2021 à +4,0 % après +5,1 % en 2020
En 2021, les dépenses des administrations publiques augmentent de nouveau fortement, de 4,0 % après 5,1 % en 2020. En hausse de 57,1 Md€, elles s’établissent à 59,2 % du PIB, après 61,4 % en 2020 et 55,4 % en 2019. Les dépenses de fonctionnement accélèrent : elles progressent de 3,7 % après une hausse de 2,0 % en 2020. Les rémunérations accélèrent de nouveau (+8,2 Md€ après +6,9 Md€ en 2020) avec notamment la première année pleine des revalorisations du « Ségur de la santé » ainsi que le dynamisme de la masse salariale des contractuels employés par les administrations locales (Apul). Les consommations intermédiaires accélèrent vivement (+7,2 Md€ après +1,0 Md€ en 2020) avec la reprise des achats qui avaient été ralentis ou reportés lors des confinements de l’année 2020 dans les hôpitaux et les communes notamment.
Prestations sociales en hausse
Les prestations sociales progressent de nouveau (+1,2 % en 2021, soit +8,1 Md€) après avoir très fortement augmenté en 2020 (+7,7 %). Les transferts sociaux en nature augmentent vivement, de 17,4 Md€, portés à la fois par les dépenses de santé liées à la crise sanitaire (vaccination, tests) et le rebond de l’activité libérale des professionnels de santé. En revanche, les prestations en espèces reculent avec le repli des mesures d’urgence face à la crise : les allocations d’activité partielle en particulier diminuent de 16,0 Md€ en 2021 en comparaison avec 2020. Ce repli est pour partie contrebalancé par la mise en place de l’« indemnité inflation » (3,8 Md€).
Les subventions et autres transferts, qui avaient eux aussi été particulièrement stimulés par les mesures de crise en 2020, restent très dynamiques en 2021 : ils progressent de 12,6 %, après +12,2 % en 2020, portés notamment par les aides versées par le fonds de solidarité (+7,0 Md€) ainsi que par la montée en charge du plan de relance et du quatrième plan d’investissement d’avenir : dispositifs de soutien à l’emploi des jeunes, à la formation professionnelle et l’apprentissage, aides à l’investissement dans les secteurs du transport, du logement et de la recherche, etc. Par ailleurs, la contribution au budget de l’Union européenne progresse de nouveau en 2021, de 2,8 Md€, dont +1,2 Md€ de contribution plastique (0,80 € par kilogramme de déchets d’emballages plastiques non recyclés), au titre de la nouvelle ressource propre de l’Union européenne mise en place en 2021.
Explosion de la charge de la dette
La charge d’intérêts de la dette rebondit (+15,0 %, soit +5,0 Md€, après −14,7 %). L’effet des taux d’intérêt faibles est plus que compensé par celui du dynamisme de l’inflation sur la charge d’intérêts des obligations indexées sur l’inflation. Les acquisitions nettes d’actifs non financiers, principalement constituées de l’investissement, se redressent (+3,6 %, soit +3,2 Md€, après une baisse de 2,8 % en 2020). Ce rebond résulte principalement de celui des Apul (+4,0 Md€ en 2021 après −5,6 Md€ en 2020), en particulier des communes, dont l’investissement avait fortement baissé lors des confinements de l’année 2020, qui était de surcroît une année de renouvellement des mandats locaux.
Avec le rebond économique, les recettes progressent de +8,4 % en 2021 après une chute de 4,8 % en 2020
En 2021, les recettes des administrations publiques rebondissent fortement, à +8,4 %, après une baisse de 4,8 % en 2020. Elles bénéficient du redémarrage de l’activité ainsi que du financement européen d’une partie du plan de relance via le dispositif de « facilité pour la reprise et la résilience ». Les impôts se redressent fortement, en hausse de 47,7 Md€ après une contraction de 31,4 Md€ en 2020. Les recettes de TVA augmentent de 23,3 Md€ (soit +14,4 %) en raison de la reprise de la consommation des ménages et des investissements des entreprises. Les impôts courants sur le revenu des personnes et des entreprises, ainsi que sur le patrimoine, progressent de 18,9 Md€ en 2021, malgré la diminution de la taxe d’habitation (−3,1 Md€). Le dynamisme des transactions immobilières, en volume comme en prix, et des donations entre vifs stimule respectivement les droits de mutations à titre onéreux et gratuit (+7,4 Md€). Ces hausses sont atténuées par la diminution des impôts sur la production (−8,9 Md€) résultant de la réforme fiscale mise en œuvre dans le cadre de France Relance.
Les recettes de cotisations sociales effectives rebondissent avec la masse salariale. Elles progressent de 7,4 %, soit 25,9 Md€, après une baisse de 4,3 % en 2020. Les cotisations des employeurs se redressent de 18,7 Md€ tandis que les cotisations des ménages, salariés et indépendants, s’accroissent de 7,2 Md€. Les ventes et autres recettes d’exploitation rebondissent avec une croissance de 6,4 Md€ après une baisse de 5,7 Md€ en 2020. Les Apul, en particulier les communes, expliquent près des deux tiers de la hausse avec une croissance de 9,7 %. Les revenus de la propriété sont dynamiques après avoir chuté en 2020 (+3,3 Md€ après −4,5 Md€), en particulier les revenus de participation. Enfin, les autres recettes sont particulièrement dynamiques (+15,0 Md€) avec le financement par l’Union européenne d’une partie des dépenses de France Relance, évaluée à 14,4 Md€.
La dette au sens de Maastricht augmente de 164,9 Md€ en 2021 et s’établit à 112,9 % du PIB
La dette au sens de Maastricht des administrations publiques, soit la dette brute consolidée en valeur nominale, a augmenté de 164,9 Md€ en 2021 pour s’établir à 2 813,1 Md€. Exprimée en pourcentage du PIB, la dette publique diminue, 112,9 %, après 114,6 % à fin 2020, en raison du rebond du PIB. La dette publique nette s’accroît de 162,4 Md€ (101,2 % du PIB), un peu moins que la dette brute en raison notamment de l’augmentation de la trésorerie des administrations publiques (+1,8 Md€) et des achats de titres (+2,9 Md€), partiellement compensés par la diminution de l’encours de prêts accordés par les administrations publiques (−2,1 Md€).
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