Taxation des super profits : La France n’a pas encore dit son dernier mot

La France est un des rares pays n’ayant pas encore mis en place la taxation des super profits. La polémique enfle. Elisabeth Borne a indiqué que ce dossier n’était pas clos. La France réfléchit.

dimanche 28 août 2022, par Denis Lapalus

L’imposition sur les sociétés n’est pas la taxation des super profits

La polémique sur l’absence de taxation des super profits en France commence à faire des vagues. La France n’est pas encore décidée à cette taxation spécifique des entreprises affichant plus d’un milliard d’euros de bénéfices. Les pays voisins, tout comme aux USA, la taxation des super profits est en place. L’argument avancé jusqu’à maintenant était de ne pas créer des règles fiscales à géométrie variable afin de ne pas effrayer les investisseurs étrangers. De quoi sourire, au pays de la fiscalité la plus complexe au monde. Mais la donne peut avoir changé.

La France réfléchit encore...

Elisabeth Borne a confirmé dans les colonnes du Parisien ne pas « fermer la porte » à une taxation des « super profits » des entreprises, ce samedi 27 août 2022, tout en préférant que l’entreprise qui le peut « baisse les prix pour le consommateur et donne du pouvoir d’achat à ses salariés ». « Personne ne comprendrait que des entreprises dégagent des profits exceptionnels alors même que les Français peuvent être inquiets pour leur pouvoir d’achat », a affirmé Elisabeth Borne.

Taxer les super profits

«  Je ne ferme pas la porte à taxer les super profits », a ajouté la Première ministre, qui doit s’exprimer lundi devant le Medef, au moment où les prix flambent partout dans le monde en raison notamment de la guerre en Ukraine. Mais, précise-t-elle, « je pense que le plus efficace et le plus concret pour les Français, c’est quand une entreprise, quand elle le peut, baisse les prix pour le consommateur et donne du pouvoir d’achat à ses salariés  ». Pas certain que cela suffise. Le but d’une entreprise privée étant de gagner de l’argent et pas forcément de faire du social. Pour ce qui concerne EDF, la situation sera différente, puisque l’Etat a décider de renationaliser l’énergéticien.

Quelle taxation ?

Aux USA, la taxation supplémentaire ne concerne pas uniquement les sociétés pétrolières, mais tous les secteurs. La taxation est fixée à 15% des bénéfices, pour tout entreprise dont les bénéfices dépassent le milliard de dollars. En Espagne et en Italie, le taux de taxation est de 25%, mais est appliquée uniquement à certains société ciblées. En Espagne, les banques sont également concernées. En France, les banques ont affiché pour la plupart des bénéfices très élevés.

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