60% des Français pensent que leur pouvoir d’achat a baissé en 2018, perception la plus négative parmi 17 pays européens
Dans l’édition 2019 de l’Observatoire Cetelem, portant sur les tendances de la consommation et des comportements financiers au travers de 17 pays européens, les Français apparaissent comme étant les plus négatifs vis à vis de l’évolution de leur pouvoir d’achat. Une large majorité de Français pensant que leur pouvoir d’achat a baissé en 2018. Paradoxe bien français, l’année 2018 marque en France une hausse du pouvoir d’achat inédite depuis les 10 dernières années de +3.40%, selon l’INSEE.
mercredi 13 février 2019, par FranceTransactions.com
Dans un environnement fragilisé, et face aux premiers signes d’essoufflement de la croissance, les Européens se montrent plus prudents quant à leurs intentions de consommer. Sur la question du pouvoir d’achat, les Français apparaissent, une nouvelle fois, comme étant les plus mol lotis, par rapport aux 17 autres pays européens de l’étude.
Pouvoir d’achat : les Français, les plus pessimistes d’Europe
Les Français les plus négatifs en Europe. Près de 6 Français sur 10 considèrent que leur pouvoir d’achat a baissé en 2018 contre seulement 33% des Européens. Les intentions de consommer sont orientées à la baisse pour 2019 : seuls 41% des Européens veulent augmenter leurs dépenses – une baisse de 6 points par rapport à l’année dernière – tandis que 49% envisagent d’augmenter leur niveau d’épargne, un chiffre quant à lui en augmentation de 4 points.
Un moral stable en Europe
Après une année 2018 qui a vu le moral des Européens connaître une embellie prononcée et généralisée, la tendance 2019 reste positive mais avec un net ralentissement. Sur le plan personnel, les Européens considèrent que leur situation s’améliore encore, avec une note moyenne de 6,1 sur 10 en augmentation de 0,3 par rapport à 2018. Cette tendance s’explique en partie par l’amélioration du marché du travail. En décembre 2018, le taux de chômage en Europe s’établissait à 6,6% au plus bas depuis 10 ans. Concernant la perception qu’ils ont de la situation de leur pays, la tendance est plutôt à la stabilisation avec 5,4 sur 10 contre 5,3 l’année dernière.
Consommer plus local et plus responsable
La grande tendance que cette étude met en lumière, c’est le plébiscite des Européens pour une consommation plus locale considérée comme plus responsable. La perception des produits locaux est extrêmement positive chez les Européens. Ils sont en effet appréciés par une très large majorité (89%) contre 17% seulement qui déclarent ne pas y prêter attention. Ils sont reconnus en premier lieu pour leur qualité (84%) et le respect des conditions et procédés de fabrication (81%).
Le principal atout du « consommer local » réside dans la défense de certaines valeurs. Un consommateur sur deux (49%) considère qu’il s’agit d’une bonne manière de soutenir l’économie ainsi que l’emploi (43%). Autres motivations à consommer local, la qualité reconnue des produits, comme souligné précédemment, et le fait qu’ils soient « rassurants » (35% et 32%). Les Européens n’oublient pas non plus la dimension sociale de ce type de consommation (30%). En achetant des produits locaux, 25% espèrent réduire l’impact environnemental de leur consommation, 14% déclarent privilégier un acte permettant de faire perdurer des savoir-faire, et 13% de s’opposer à la mondialisation.
La consommation locale est un vrai gage de qualité. L’appétence des consommateurs pour le commerce local repose aussi sur la confiance inspirée par la provenance des produits. 94% des personnes interrogées estiment ainsi que la fabrication de biens dans leur pays constitue une garantie de qualité, et 93% lorsque celle-ci se situe dans leur région. L’origine européenne des produits recueille 75% d’avis positifs, contre 61% pour le made in USA.