Assurance chômage : les comptes de l’Unedic repasseront dans le vert en 2022, excédent anticipé de 2,5 milliards d’euros
Encore une bonne nouvelle sur le front de l’emploi, et directement de l’assurance chômage également. Les dernières mesures de réduction des allocations portent déjà leurs fruits, l’Unedic devrait être dans le vert en 2022.
jeudi 9 juin 2022, par Denis Lapalus
Une première depuis 14 ans
Pour la première fois depuis 14 ans, les comptes de l’assurance chômage redeviennent excédentaires. La baisse du nombre de chômeurs devrait même permettre au système d’enregistrer un fort excédent. L’excédent sera de 2,5 milliards d’euros, selon les prévisions publiées mercredi 8 juin par l’Unedic, l’association pilotée par les partenaires sociaux qui gère le système d’indemnisation des demandeurs d’emploi. Malgré tout, l’assurance chômage reste très endettée après la crise du Covid-19, avec plus de 60 milliards d’euros de dettes au total. « La situation est compliquée mais le retour aux excédents est confirmé », a indiqué sa présidente issue de la CFDT, Patricia Ferrand. Les paramètres ont évolué mais in fine « on arrive aux mêmes chiffres » , a renchéri le vice-président issu du Medef, Jean-Eudes Tesson. De quoi enclencher la résorption de la dette qui a atteint 63,6 milliards en fin d’année dernière, dont une vingtaine liée aux mesures d’urgence pendant la crise.
Fin des mesures d’urgence
Côté recettes, les comptes bénéficient du maintien des créations d’emplois, même si celles-ci vont probablement marquer le pas. La très forte inflation favorise aussi la hausse de la masse salariale. Côté dépenses, l’UnéDIC table sur une stabilisation du nombre d’allocataires indemnisés. Résultat : 2,5 milliards d’euros d’excédents attendus cette année, puis 3,1 milliards en 2023 et 4,2 milliards en 2024.
Création d’emplois en 2022
Ce solde inédit depuis de nombreuses années est lié à des dépenses en forte baisse, grâce à la diminution du nombre de chômeurs puisqu’on a créé beaucoup d’emplois cette année. En face, les recettes progressent nettement car beaucoup de postes ont été pourvus. Enfin, l’inflation tire les salaires et donc les cotisations à la hausse. La réforme de l’assurance chômage est un autre facteur à prendre en compte. Elle a été mise en place l’an dernier, après un long bras de fer avec les syndicats. En durcissant les règles d’indemnisation des chômeurs, cette réforme permet de faire des économies.
L’excédent devrait poursuivre sa hausse
Syndicats et patronat, qui gèrent le système de l’assurance chômage, restent plutôt optimistes pour l’avenir malgré la guerre en Ukraine et l’inflation. Selon eux, le taux de chômage devrait poursuivre sa baisse pour se stabiliser autour de 7% de la population active. L’excédent budgétaire continuerait donc à augmenter, avec plus de trois milliards d’euros en prévision l’an prochain, et plus de quatre milliards en 2024.