BlackRock : une polémique surprenante, entre amalgames, fausses informations et jugements populaires à l’emporte pièce
La récente polémique à propos de BlackRock sur les réseaux sociaux montre une nouvelle fois que l’opinion du plus grand nombre devrait faire office de raison. Sur la base de fausses informations, l’opinion plie donc sous le poids du plus grand nombre. Peu importe les faits, la compréhension du sujet. Sauf que BlackRock en France n’est pas un fonds de pensions... Mais peu importe.
vendredi 3 janvier 2020, par Denis Lapalus
BlackRock et la réforme des retraites, une prise de parole incomprise...
BlackRock ne cesse d’adresser des communiqués de presse, mais rien n’y fait. Les réseaux sociaux ont décidé : la vérité serait donc toute autre. Et pourtant, BlackRock en France n’est pas un fonds de pension. BlackRock est un gestionnaire d’actifs indépendant agissant dans le cadre des mandats qui lui sont confiés par ses clients, épargnants et investisseurs institutionnels. C’est donc un gestionnaire de fonds, tout comme Amundi AM, BNP Paribas Investment Partners, ComGest, Carmignac, ODDO, etc. et des centaines d’autres. Et non pas un gestionnaire de fonds de pensions comme aux USA. Cela n’a rien à voir ! Cela marque une nouvelle fois la méconnaissance en matière financière du grand public. D’ailleurs, ce même BlackRock publiait en 2017 une étude sur les placements des Français, et marquait ainsi la méconnaissance des Français des marchés financiers. Le gestionnaire de fonds est servi avec cette polémique. Une confusion sans doute qui doit prendre sa source aux USA. Les fonds de pension à l’américaine est la hantise pour les Français, ardents défenseurs de la retraite par répartition. Mais BlackRock France n’est toujours pas un fonds de pension... Même si cela est publié massivement sur les réseaux sociaux, l’information n’en reste pas moins fausse.
En France, un gestionnaire de fonds ne doit pas donner son point de vue sur la loi PACTE ?
BlackRock a exprimé son point de vue sur la loi PACTE une fois celle-ci votée dans une note adressée à tous les acteurs de l’épargne retraite. En aucune manière, BlackRock n’a cherché à exercer une influence sur la réforme du système de retraite par répartition, dixit le gestionnaire. Le système de retraite par répartition restera le socle de la retraite en France, comme l’analyse de la Loi PACTE par BlackRock le soulignait déjà dans sa note.
Ce qui est le plus remarquable, c’est que l’organisme de retraite complémentaire qui se rapprocherait le plus du fonds de pension dans son principe, ce serait Préfon Retraite, avant sa conversion en PERIN (Plan épargne retraite individuel). Ce même organisme de retraite complémentaire pour les fonctionnaires et agents de la Fonction Publique étant administré par les syndicats. C’est d’ailleurs un réel succès. Comme quoi... L’on peut souffler le chaud et le froid sur les mêmes sujets.
BlackRock ne commercialise aucun plan d’épargne retraite
BlackRock ne commercialise pas de plan d’épargne-retraite. Ce sont les professionnels de l’épargne et de la retraite qui proposent aux particuliers et aux entreprises des solutions de placement pour leur retraite, en supplément des régimes de base et complémentaires. C’est à ces acteurs que revient le choix des produits à intégrer dans les plans d’épargne-retraite qu’ils proposent. Il s’agit d’une activité réglementée en France.
Une légion d’honneur qui passe mal...
Il n’en fallait effectivement pas plus. Et manque de "chance". Jean-François Cirelli, Président de BlackRock en France a été promu à la Légion d’Honneur, et là c’est visiblement la goutte d’eau de trop. En France, on ne peut pas séparer les sujets. Tout est lié. D’où cette polémique totalement ubuesque, preuve qu’en France, cela ne va pas si mal pour que les opinions s’emballent à ce point sur des sujets si futiles. Guy Montagné et Chantal Lauby ont été également promus, et cela tout le monde s’en moque. Comme quoi. De son côté, comme il l’a déclaré à l’AFP cet après-midi, Jean-François Cirelli, Président de BlackRock en France, « regrette d’être « pris à partie dans une polémique infondée », (…) au sujet de sa promotion dans l’ordre la Légion d’Honneur.