Le bouclier tarifaire sur les énergies va perdurer en 2023, mais sera moins performant
Si le bouclier tarifaire a permis de réduire de moitié l’inflation qu’aurait du subir les Français en 2022, le bouclier tarifaire, qui sera maintenu en 2023, sera toutefois moins performant. Il faut s’attendre à une hausse de 10% des énergies.
lundi 5 septembre 2022, par Denis Lapalus
Afin de couper court au climat anxiogène actuel, sur les futures hausses des prix de l’énergie, le gouvernement affirme une nouvelle fois que le bouclier tarifaire sera bien reconduit en 2023. Toutefois, il ne sera pas aussi efficace, et devrait laisser permettre une hausse des prix de l’énergie, afin que le retour au monde réel soit possible.
« Sans le bouclier tarifaire, l’augmentation des tarifs du gaz et de l’électricité serait d’au moins 100 % l’année prochaine ! Soit une hausse de 120 euros en moyenne par mois et par ménage », a assuré le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, jeudi dans Les Echos.
Prolongement du bouclier tarifaire en 2023
Le ministre délégué aux comptes publics, Gabriel Attal, a annoncé, samedi 3 septembre sur France Inter, que le gouvernement allait « maintenir un système de bouclier en 2023 » pour faire face à la flambée des prix de l’énergie. « Nous allons continuer à protéger les Français et leur pouvoir d’achat », a ajouté le ministre.
En place depuis l’automne 2021, cet ensemble de mesures a permis d’atténuer l’impact de l’inflation sur les ménages : le gel des tarifs réglementés du gaz à leur niveau d’octobre 2021 ; le plafonnement de l’augmentation des tarifs réglementés de vente de l’électricité, qui s’est traduit par une hausse de 4 % seulement sur l’année ; enfin, la remise à la pompe, qui passe ce jeudi de 18 à 30 centimes le litre.
Le bouclier tarifaire énergétique vous a évité des hausses de tarifs de 7,8 fois plus élevées pour l’électricité, de 3 fois pour le gaz
Entre le deuxième trimestre 2021 et le deuxième trimestre 2022, période visée par l’étude, « la hausse des prix de l’énergie (gaz, électricité et produits pétroliers) a contribué à 3,1 points d’inflation sur un total de 5,3 % », selon l’Institut national de la statistique. Sans ces mesures, « l’inflation entre les deuxièmes trimestres de 2021 et 2022 aurait été de 3,1 points plus élevée ».
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« Nous bloquerons à un certain niveau d’augmentation », a expliqué Gabriel Attal, en précisant que « les arbitrages définitifs doivent être rendus dans les prochains jours ». « Mais on va maintenir un système protecteur [pour les concitoyens] et pour le pouvoir d’achat », a-t-il ajouté. Le ministre a toutefois souligné « Dépenser sans compter, à la fin, c’est taxer pour rembourser, et ça, on veut l’éviter aux Français, donc on est passé du “quoiqu’il en coûte” au “combien ça coûte”. On est obligés de faire des arbitrages et de prendre des décisions qui, quand elles sont coûteuses pour les finances publiques, doivent être le plus efficace possible, ce qui ne veut pas dire qu’il ne peut pas y avoir une part d’effort. »