Brexit : Boris Johnson abat sa dernière carte pour une sortie sans accord de l’UE

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a menacé d’exclusion les députés de son camp conservateur qui tenteraient de bloquer une sortie sans accord de l’Union européenne, durcissant le ton à la veille d’une rentrée parlementaire qui s’annonce mouvementée.

lundi 2 septembre 2019, par FranceTransactions.com (avec AFP)

Rentrée des parlementaires anglais

Les députés reprennent mardi le chemin de la Chambre des Communes, où ils ne siègeront que quelques jours avant une suspension du Parlement la semaine suivante et jusqu’au 14 octobre, à deux semaines seulement du Brexit, le 31 octobre. Cette suspension, annoncée la semaine dernière par Boris Johnson au motif qu’elle lui permettra de présenter un nouveau programme de politique intérieure, a provoqué l’indignation des opposants à un "no deal" qui y voient une tentative de les bâillonner.

Ces derniers essaieront de légiférer dans l’urgence pour empêcher un départ sans filet de l’UE, en demandant un nouveau report de la date de sortie. Afin de dissuader la vingtaine de conservateurs tentés de voter avec l’opposition, Boris Johnson a prévenu que ceux-ci seraient expulsés du parti, une menace de purge qui faisait la Une de plusieurs quotidiens lundi.

Les dates clés, passées et à venir, du Brexit en 2019

"Johnson est prêt à sacrifier sa majorité" au Parlement, qui ne tient qu’à une voix, avec le soutien du petit parti unioniste nord-irlandais DUP, soulignait le quotidien de gauche The Guardian. Cet avertissement du chef du gouvernement alimentait les conjectures sur l’imminence d’élections législatives anticipées, une hypothèse balayée lundi matin par un porte-parole du Premier ministre.

"Le Premier ministre ne veut pas qu’il y ait d’élection", a assuré lundi ce porte-parole, insistant sur le fait que Boris Johnson était "entièrement focalisé" sur la mise en œuvre du Brexit le 31 octobre, conformément à la volonté des 52% de Britanniques qui ont voté pour quitter l’Union européenne à l’occasion d’un référendum en 2016.

Dates clés du Brexit © AFP

Le chef du gouvernement a répété que son pays sortirait de l’UE à la date prévue, qu’il y ait ou non un compromis avec elle. Selon ce porte-parole, Boris Johnson a fait des "propositions raisonnables" qui ont fait l’objet de discussions avec Bruxelles pendant les vacances parlementaires. David Frost, un conseiller du chef du gouvernement, doit en outre se rendre dans cette ville cette semaine.

En route pour une sortie sans accord de l’UE

En attendant la rentrée parlementaire, le gouvernement a entamé ce weekend une grande campagne d’information dans le but d’inciter les entreprises et les particuliers à "se préparer pour le Brexit", site internet à l’appui expliquant aux Britanniques et aux ressortissants de l’UE les problèmes auxquels ils pourraient être confrontés. Une sortie sans accord de l’UE semble désormais le scénario le plus probable, le négociateur de l’UE, Michel Barnier, confiant dimanche ne pas être optimiste sur la possibilité d’éviter ce scénario dans une tribune au Sunday Telegraph.

M. Barnier a exclu de renégocier l’accord de divorce avec le Royaume-Uni conclu par l’ex-cheffe du gouvernement Theresa May avec l’UE et rejeté trois fois par le Parlement britannique.

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