Budget / Pouvoir d’achat : 59% des Français font face à des fins de mois difficiles pour leurs achats essentiels
Avec cette inflation galopante, les Français font grise mine. Leur pouvoir d’achat a pris du plomb dans l’aile. Pas moins de 59% des Français reconnaissent avoir des fins de mois difficiles depuis l’automne 2021. Et la situation ne va pas s’arranger dans les mois à venir...
vendredi 4 février 2022, par Denis Lapalus
Selon un sondage Elabe pour Les Echos, Radio Classique et l’Institut Montaigne, publié le 3 février 2022, une majorité de Français (59%) reconnaissent connaître des fins de mois délicates, depuis l’automne dernier. les Français estiment que leurs dépenses ont le plus augmenté sur les trois postes essentiels que sont :
- se chauffer,
- se nourrir,
- se déplacer.
« Alors que depuis la fin du mouvement des ’gilets jaunes’’, il y avait une décrispation sur le sujet du pouvoir d’achat, cette dynamique a été stoppée en octobre dernier avec la flambée des prix de l’énergie », souligne Vincent Thibault, directeur des études de l’institut. Et ce n’est plus le seul poste de dépenses à coûter plus cher. Les prix des produits alimentaires - un poste très sensible pour les ménages - grimpent eux aussi.
Une forte hausse des prix à la consommation
De son côté, l’INSEE constate l’envolée des prix, via sa mesure de l’inflation. Avec plus de +3% d’inflation en rythme annuel (3.3% en janvier 2022, IPCH), la France fait pourtant figure d’une certaine sagesse des prix. Dans la zone euro, l’inflation dépasse désormais les 5% (5.1% en janvier 2022), ce qui conduit la BCE a changé de politique monétaire à court-terme. Un changement de cap montrant son incompréhension de cette inflation temporaire, qui ne passe pas.
Hausse des dépenses de nourriture
L’enquête dessine une France coupée en deux : d’un côté, 59 % des Français (cadres professions intermédiaires, etc.) déclarent boucler leurs fins de mois facilement. Parmi eux, 30 % doivent même trouver des revenus complémentaires pour vivre et 10 % sont obligés de puiser dans leur épargne ou d’emprunter de l’argent.
Perte de pouvoir d’achat
Aux yeux des Français, le problème du pouvoir d’achat résulte de la combinaison de trois facteurs : la hausse continue des dépenses contraintes comme le logement et l’énergie ; le renchérissement du coût de la vie et des achats du quotidien (alimentation) ; le niveau insuffisant des salaires et des retraites.
L’épargne contrainte COVID appartient au passé
81% des Français déclarent ne pas être en capacité d’épargner à la fin du mois avec là encore des situations différentes selon les catégories sociales. Si, depuis le début de la crise sanitaire, les ménages ont accumulé un gigantesque surcroît d’épargne (plus de 170 milliards d’euros), on devine que tout le monde ne dispose sans doute pas d’un bas de laine.
Flambée des prix des carburants
Très logiquement, du fait de la flambée des prix des carburants , ceux qui pointent la hausse des coûts des déplacements sont nettement plus nombreux qu’en octobre (+14 points). Les habitants des communes rurales et des petites agglomérations sont sans surprise les plus touchés.