Crise : la France devrait éviter la récession techniquement au 1er semestre 2022, de façon globale, mais plusieurs secteurs vont plonger dans le rouge vif
Si la Banque de France relève ses prévisions de croissance pour le deuxième trimestre à 0.2%, cela permettrait au pays d’éviter la récession, dans sa définition technique (2 trimestres de baisse consécutifs). Mais évidemment, cela ne change rien pour le pays...
mercredi 15 juin 2022, par Denis Lapalus
Une récession techniquement évitée en France
Cela n’a que peu d’importance pour l’économie, mais la récession serait évitée, car tout simplement le PIB de la France serait positif au deuxième trimestre 2022. Toutefois, rien ne présage une forte croissance en 2023. Certains secteurs, comme le bâtiment alerte déjà sur une nouvelle crise à venir.
La Banque de France a publié son point de conjoncture, qui est basé sur une enquête auprès de 8500 entreprises, complétée par des données factuelles. Les estimations issues principalement de l’enquête, complétée par d’autres indicateurs, suggèrent pour mai un niveau de PIB en assez nette hausse par rapport à avril, et qui augmenterait légèrement encore en juin.
Pour le mois de mai, l’utilisation des informations de l’enquête à un niveau de désagrégation fin, ainsi que d’autres données dont nous disposons, nous amènent à estimer que le PIB (évalué en écart par rapport au quatrième trimestre 2021) serait en progression par rapport à avril, après déjà une légère amélioration du niveau d’activité en avril par rapport au mois de mars. Cette hausse s’explique par un rebond dans l’industrie et surtout dans les services marchands, fortement affectés début 2022 par les conséquences de la vague Omicron.
Cette évaluation utilise aussi les données à haute fréquence que nous suivons à titre de complément pour les secteurs non couverts par l’enquête (notamment commerce et transports), ainsi que pour confirmer notre évaluation sur l’industrie et les services couverts. En particulier, les dépenses par carte bancaire donnent des indications utiles pour le secteur du commerce de détail, en hausse en mai par rapport à avril. Les données de trafic routier combinées aux données de carte bleue nous renseignent, elles, sur le secteur des transports, qui retrouverait en mai son niveau d’avant la vague Omicron.