Emploi : l’aide pour les employeurs recrutant des apprentis passe à 8.000 euros !
De nouvelles mesures annoncées ce jour par Muriel Pénicaud, Ministre du Travail, font la part belle à l’embauche des apprentis. Prime allant jusqu’à 8.000€ la première année, ouverte à toutes les entreprises, jusqu’au niveau Licence.
jeudi 4 juin 2020, par FranceTransactions.com (avec AFP)
Le but affiché est éviter une "génération sacrifiée" sur le marché du travail à la rentrée. Alors que 700 à 800.000 jeunes doivent entrer dans la vie active en septembre, le gouvernement a dévoilé jeudi des mesures de soutien à l’embauche d’apprentis, première pierre d’un plan sur l’emploi des jeunes attendu d’ici la mi-juillet. "La décision de prendre un apprenti pour la rentrée prochaine se fait maintenant", a rappelé le secrétaire général de la CPME Jean-Eudes Dumesnil, justifiant les priorités du gouvernement. Sans mesures de soutien, les acteurs de l’alternance craignaient une chute de 20 à 40% des offres proposées par les entreprises à la rentrée.
L’aide unique pour les employeurs recrutant des apprentis
L’aide unique pour inciter les entreprises à embaucher des apprentis a été mise en place le 1er janvier 2019. Du 1er juillet 2020 au 28 février 2021, en raison de la récession liée au confinement COVID, les modalités de cette aide sont modifiées. L’annonce a été effectuée par Muriel Pénicaud ce jour.
Prime à l’embauche allant jusqu’à 8.000€
Le montant de l’aide sera de 8.000€ pour une personne majeure (au lieu de 4.125 euros actuellement), 5.000€ pour un apprenti encore mineur. Cette aide n’est plus réservée durant cette période aux seules entreprises de moins de 250 salariés, mais est accessible à toutes les entreprises. Enfin, le niveau de diplôme de l’apprenti peut aller jusqu’à la licence (au lieu du Bac avant cette nouvelle mesure). Les entreprises de plus de 250 salariés devront cependant avoir plus de 5% d’alternants dans leurs effectifs en 2021.
Depuis le 1er janvier 2020, les contrats d’apprentissage doivent être déposés par l’employeur auprès de l’opérateur de compétences (OPCO) dont il dépend et non plus auprès de la Chambre consulaire.
Un coût nul pour les entreprises
La première année d’apprentissage aura donc un "coût quasi nul" pour une entreprise qui recrutera un apprenti jusqu’à 21 ans, selon Muriel Pénicaud. Entre 21 et 25 ans, cela représentera un reste à charge d’environ 175 euros par mois.
Pour laisser davantage de temps aux jeunes pour trouver une entreprise avec la crise, ceux-ci pourront rester jusque six mois en CFA (Centre de formation des apprentis) sans contrat, soit jusque fin février, au lieu des trois mois actuels. La ministre a également évoqué une "mobilisation territoriale" pour que chaque jeune qui a fait un vœu d’apprentissage sur les plateformes d’orientation scolaire Affelnet et Parcoursup puisse se voir proposer une offre.
Maintenir le même niveau d’apprentis
L’objectif est, en dépit de la crise, de maintenir le même niveau de contrats d’apprentissage qu’en 2019 où 368.000 avaient été signés, soit un bond record de 16%. Si cette hausse restait tirée par l’enseignement supérieur, l’apprentissage avait enfin redémarré, après une décennie difficile, dans le secondaire, du CAP au Bac Pro, signe d’un changement d’image auprès des jeunes et de leurs familles.
Les annonces de l’exécutif vont dans le sens des revendications des organisations patronales, le Medef ayant réclamé une aide de 10.000 euros par apprenti. Mais les syndicats y étaient également plutôt favorables. "Il y avait un large consensus pour dire qu’il faut tout faire pour booster l’apprentissage", a soutenu Laurent Berger (CFDT) même si Philippe Martinez (CGT) a déploré que "ce soit encore des aides aux entreprises".
La Garantie jeunes étendue ?
Au-delà de ces mesures sur l’apprentissage, le plan pour l’emploi des jeunes qui sera présenté pendant la première quinzaine de juillet nécessitera de "construire rapidement une batterie de mesures différenciée en fonction du niveau de qualification et des territoires", souligne-ton au ministère du Travail. Syndicats et patronat avancent leurs idées, à l’image de l’UIMM (patronat de la métallurgie) qui réclame "une exonération de charges sociales pendant les 12 premiers mois" pour une première embauche en CDI.
Pour le secrétaire d’Etat à la jeunesse Gabriel Attal, l’enjeu sera aussi de proposer "une solution" pour ceux qui auront du mal à trouver un poste "sous la forme de stages, de premières expériences à l’international ou d’engagement citoyen via le service civique". Pour les jeunes sans formation, il a évoqué une extension de la Garantie jeunes "qui a déjà concerné 100.000 personnes l’an dernier avec des taux d’insertion très favorables".