L’envolée des prix de l’énergie aurait-elle du bon pour notre planète ? Une majorité de Français commence déjà à réduire leur consommation
L’envolée des prix de l’énergie, un mal pour un bien ? La prise de conscience du gaspillage énergétique progresse en France, avec la forte hausse des prix de l’énergie. Moins d’utilisation de la voiture, moins de chauffage, moins de gaspillage...
lundi 18 octobre 2021, par Denis Lapalus
Pas bon pour le portefeuille, mais bon pour la planète ?
Et si cette crise des prix de l’énergie montrait combien la hausse des prix peut influencer le comportement des consommateurs. À l’instar des pays du nord de l’Europe, assis sur des réserves gigantesques d’énergies, payant leur consommation au prix fort, leur consommation reste très mesurée, compte-tenu des conditions climatiques. Afin de faire changer le mode de consommation, rien de tel que d’appuyer ou cela fait mal aux consommateurs : le porte-monnaie.
Plus de 75% des Français s’attendent à une envolée des prix de l’énergie
Une enquête OpinionWay-Square pour Les Echos publiée ce jour confirme que les Français ne font pas confiance au gouvernement pour réduire significativement les prix de l’énergie dans les mois à venir. Ils réduisent d’eux-mêmes leur consommation d’énergie.
85% des Français s’attendent à de nouvelles hausses de prix
Leurs anticipations sur l’évolution du coût de la vie sont très négatives, montre un sondage Opinionway-Square pour Les Echos et Radio classique. Plus des trois quarts des Français s’attendent à une hausse des prix des produits alimentaires et du logement. Ils sont encore plus nombreux (85 %) à craindre une augmentation des prix de l’énergie. Ce lundi, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a beau avoir confirmé travailler sur un chèque carburant, après la mise ne place d’un « chèque énergie » exceptionnel de 100 euros pour les plus modestes afin de compenser la flambée des prix du gaz, pas sûr que cela suffise à rassurer.
Seul un quart des Français (28 %) déclare avoir confiance dans l’action du gouvernement pour limiter les effets de la hausse des prix. Et seule une courte majorité des électeurs d’Emmanuel Macron de 2017 (56 %) compte sur l’exécutif.
Réduction du chauffage à 19 degrés
Quel que soit le type d’énergie - à l’exception du bois de chauffage -, les Français sont pessimistes et prévoient des hausses fortes des prix dans les prochains mois. Plus des deux tiers (69 %) d’entre eux s’attendent à ce que les prix du gaz naturel ou de l’essence et du diesel augmentent beaucoup.
Envoi de la prime de 100 euros aux 5,8 millions de ménages bénéficiaires du chèque énergie : du 13 au 22 décembre 2021
Dans un contexte où le pouvoir d’achat est devenu un sujet d’inquiétude, « c’est un sujet déterminant pour toute une partie de la population », observe Frédéric Micheau, directeur général adjoint d’OpinionWay. C’est notamment le cas des foyers les plus modestes et de ceux vivant en milieu rural, très dépendants de la voiture pour leurs déplacements.
La voiture reste au garage
Ces anticipations négatives se traduisent déjà dans les comportements, et « ont des conséquences sur le bien-être quotidien des Français », souligne Frédéric Micheau. Plus de la moitié des sondés affirme d’ores et déjà ne plus utiliser de voiture, et ce, même en milieu rural. Presque autant déclare débrancher les appareils électriques qu’ils n’utilisent pas ou baisser le chauffage. Et un gros tiers d’entre eux dit même le couper même s’ils ont froid, la proportion montant même à 58 % dans les foyers gagnant moins de 1.000 euros par mois. Mais ces restrictions concernent aussi les jeunes de moins de 35 ans. « Après la crise des « gilets jaunes », le sujet est sensible. Cela doit être un point d’attention pour le gouvernement », estime le directeur d’Opinionway.