Faire les vendanges en 2022 ? Il manque 30% de vendangeurs !
Job idéal pour les étudiants, cette année 2022 est encore compliquée. Les dates des vendanges sont tardives, selon les régions. Comment trouver un job de vendangeur, pour quel salaire, sous quelles conditions ? Détails.
lundi 29 août 2022, par Foire aux vins
Job idéal pour les étudiants
C’est le job idéal pour les étudiants qui veulent gagner un peu d’argent avant leur rentrée. Une bonne ambiance, un job en plein air. Pour faire les vendanges, les régions viticoles recrutent des vendangeurs durant 8 à 20 jours et les débutants sont acceptés ! Il faut cependant postuler assez tôt car dans certaines régions, les vendanges débutent dès le mois d’août.
Attention, être vendangeur est plein d’atouts, le plein air, la bonne ambiance, mais c’est surtout un job physique : mal au dos garanti ! Que vous soyez porteur (il faut être vraiment costaud) ou coupeur, il faut savoir se baisser en pliant les genoux pour ne pas avoir trop mal les premiers jours. Si vous vous coupez avec le sécateur, le jus de raisin coulant sur votre plaie peut vous faire davantage souffrir. Méfiez-vous donc et restez prudent !
Faire les vendanges : où et quand ?
Dès le mois d’août les rencontres Un job à prendre dès le mois d’août. Mais il ne faut tarder pas à vous mettre sur les rangs, notamment dans le Midi (Languedoc, Provence) où les vendanges démarrent souvent dès la fin août. Les recrutements eux, débutent en juin pour se poursuivre tout l’été en fonction du volume des vendanges et des dates de la récolte qui dépendent bien sûr de la météo et du mûrissement du raisin : les viticulteurs ne décident souvent du début des vendanges que dix jours avant ! En septembre, il ne vous reste normalement plus que quelques places de dernière minute pour compléter des équipes en Bourgogne ou Bordelais, où les vignobles sont très vastes...
300.000 personnes en Champagne
Une marée humaine de plus de 300 000 personnes s’apprête à débarquer cette semaine dans les vignobles champenois pour les vendanges indique le JDD. Sur les terres de la maison Charles Heidsieck, dans l’Aube, la récolte a commencé dès samedi. Les saisonniers se sont levés de bonne heure pour être présents dans les vignes à 7 heures du matin et donner les premiers coups de sécateur. S’ils sont nombreux à y participer – plus de 250 personnes sur un domaine de 85 hectares –, mobiliser autant de cueilleurs de raisin n’a pas été une mince affaire. « Ça a été très compliqué, témoigne Jean-Luc Corpart, le directeur des vignobles de Charles Heidsieck, qui a démarré sa campagne de recrutement il y a un an. Mais, heureusement, nous avons des saisonniers fidèles, qui reviennent chaque année depuis quinze ans. »
De l’Alsace à la Provence, de nombreux vignerons peinent à compléter leurs équipes, alors que les vendanges débutent avec plusieurs dizaines de jours d’avance sur les années précédentes. « Sur la centaine de personnes nécessaires, il m’en manque encore trente », se désole Pierre Gassmann, du domaine Rolly Gassmann à Rorschwihr (Haut-Rhin). « Je passe mes soirées au téléphone pour essayer de recruter », raconte Vincent Vallet, vigneron au domaine Pierre Bourée, en Bourgogne.
Si le recrutement est toujours un casse-tête, le problème s’aggrave d’année en année. Le nombre de contrats saisonniers a diminué de 25 à 30 % en trois ans, selon les estimations de la CFDT Agri-Agro. En cause, une somme de problématiques créant le cocktail parfait pour des vendanges sous haute tension. « À l’époque, il y avait toute une génération de locaux qui venait chaque année, se souvient Pierre Gassmann. Mais aujourd’hui, c’est terminé. Les jeunes ne voient plus les récoltes comme une part de leur patrimoine, donc ils ne viennent plus. » S’ajoute à cela une rentrée universitaire qui se tient aux premiers jours de septembre et non plus en octobre, éloignant les étudiants des vignes. D’autant plus qu’entre pénibilité, période de travail hachée, revenu qui ne dépasse pas un smic, et coût du trajet pour se rendre sur place en hausse, le métier n’attire plus forcément.
De nouvelles normes d’hébergement
En outre, loger les saisonniers dans le domaine est devenu mission impossible. « Le folklore du vendangeur qui dort dans une bâtisse du vignoble a disparu à cause de nouvelles contraintes », explique Bernard Farges, président du Comité national des interprofessions des vins (Cniv). Pour accueillir la main-d’œuvre la nuit, un nombre de douches, de sanitaires, et de chambres a été défini en fonction de la quantité de personnes afin de respecter les dernières normes pour un hébergement plus digne. Nombreux sont les vignerons incapables de débourser plusieurs dizaines de milliers d’euros pour un logement qui ne servira que quelques jours. Et avec des vendanges qui débutent toujours plus tôt, les campings et gîtes sont remplis de vacanciers.
Certains ont tout de même sauté le pas et investissent pour que le recrutement ne soit plus un stress permanent. « Depuis deux ans, je loue des minibus pour récupérer mes vendangeurs chez eux et les amener au domaine, se satisfait Raphaël Dubois, vigneron à Premeaux-Prissey (Côte-d’Or). J’ai aussi acheté deux mobil-homes et deux caravanes pour loger une dizaine de personnes. »
Vendangeur : combien ça paie ?
Comptez la base du SMIC, soit 11,65 euros de l’heure en rémunération brute (en 2024) pour un poste de coupeur (9,22 euros nets) ce qui vous fait un peu plus de 73,78 euros nets à la journée. Les porteurs peuvent avoir une rémunération légèrement supérieure. Certains viticulteurs rémunèrent "à la tâche", c’est-à-dire en fonction du nombre de kilos récoltés. Intéressant si vous êtes rapide et résistant.
Comment se faire embaucher comme vendangeur ?
Le plus simple est d’aller sur le site pole-emploi.fr qui centralise toutes les offres sur le site Pôle Emploi de chaque région viticole : Aquitaine (ou Bordelais), Bourgogne, Languedoc-Roussillon, Champagne-Ardenne, Alsace... par exemple Pôle-Emploi Auvergne Rhône-Alpes : www.pole-emploi.fr/region/auvergne-rhone-alpes ou Pôle-Emploi Grand-Est : www.pole-emploi.fr/region/grand-est.
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Cela vous permet de viser directement la région qui vous intéresse. Plusieurs sites régionaux de Pôle Emploi mettent à votre disposition un "Guide du Vendangeur" qui vous donne toutes les consignes pratiques, les formalités à remplir, et des conseils pour l’hébergement, le covoiturage ou l’équipement à prévoir. Des régions viticoles ouvrent aussi chaque année un numéro de téléphone pour renseigner les candidats.
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Les conditions à remplir pour être vendangeur
Il vaut mieux être majeur (on peut travailler à partir de 16 ans mais rares sont les régions qui acceptent les moins de 18 ans), avoir une bonne forme physique, et bien souvent, être véhiculé. En effet les exploitations ne sont pas desservies par le tram ou le bus (!), et peu de viticulteurs proposent de vous loger comme cela se faisait systématiquement autrefois. C’est le gros problème si vous n’êtes pas de la région mais le covoiturage peut être une bonne solution. Les sites Pôle Emploi de certaines régions vous donnent aussi la liste des campings.
Nourri logé : 18 euros de déduction de votre salaire
Il reste cependant quelques exploitations familiales où les vendangeurs sont logés et nourris dans une bonne ambiance familiale. Dans ce cas, vous aurez un contrat "nourris logés" et une somme d’environ 18 euros sera déduite de votre salaire journalier.
Le contrat vendanges
Les viticulteurs embauchent les vendangeurs pour une durée qui varie en général de 8 à 15 jours. Vous signez un "contrat vendanges", contrat saisonnier particulier qui ne peut dépasser un mois. Les étudiants, mais aussi les salariés en congés payés (avec l’accord de leur employeur), y ont droit. Vous pouvez enchaîner plusieurs contrats vendanges, mais leur durée totale ne peut excéder deux mois.
La durée de travail varie selon les exploitations de 35 heures à 40 heures par semaine. Si c’est 40 heures, cela veut dire que vous devrez travailler presque huit heures par jour, en général de 7H30 à 17h30 à couper du raisin. Vous pouvez aussi être amené à travailler le dimanche car les grains murs n’attendent pas. Les heures supplémentaires - autorisées durant les vendanges - vous seront payées davantage, mais attention aux coups de fatigue !
Le contrat d’intérim
C’est un autre type de contrat proposé pour les vendanges. Il permet aux viticulteurs d’embaucher éventuellement pour une durée supérieure à un mois. Les rémunérations sont équivalentes. A la fin du contrat, vous bénéficiez des avantages présentés sur fastt.org