Faux sites administratifs : 1 million de Français tombent dans le panneau chaque année

La DGGCRF indique que près d’un million de Français se ferait arnaquer chaque année, pour un montant d’environ 150 millions d’euros, en utilisant des faux sites administratifs. Les services demandés étant pour la plupart gratuit sur le site officiel. Comment éviter de se faire arnaquer ?

mardi 18 septembre 2018, par Denis Lapalus

Il suffit souvent d’une utilisation des couleurs nationales, Bleu / Blanc / Rouge, une Marianne, le logo de la CNIL, une adresse de site approximative et la reprise du même graphisme que le site officiel et le tour est joué. Les internautes ne se méfient pas. Pourtant, payer, même des petites sommes, pour un service officiellement gratuit, est juste une arnaque.

Votre moteur de recherche peut être votre pire ennemi !

Arnaques sur les faux sites administratifs © FranceTransactions.com

Ne pensez jamais que les premiers résultats donnés par votre moteur de recherche sont les plus pertinents. Le moteur de recherche Google draine près de 90% du trafic des recherches sur le web en France. Et les premiers résultats fournis par la plateforme sont des liens publicitaires, des liens sponsorisés, pour reprendre l’expression convenue. En clair, les arnaqueurs peuvent acheter à Google un positionnement aux premières places des réponses de recherche, pour vous induire en erreur sur des faux sites administratifs, et vous faire payer pour un service qui est le plus souvent gratuit !

Pour rappel, le credo de Google a été pendant longtemps "seuls les résultats comptent" ... Ce qui peut laisser entendre que peu importe les moyens. Google ne vérifie pas la légalité des annonces (hormis sur les termes employés, mais en aucun cas sur la légalité du produit proposé). Les exemples pour des placements exotiques tous plus juteux les uns que les autres, comme des livrets à 8% sont fréquents. Signalés à de multiples reprises, Google répond qu’il ne peut pas constater que cela n’est pas vrai. C’est juste incroyable. Ne l’oubliez donc pas.

Un seul site à connaître : www.service-public.fr

Le seul site à connaître est celui proposé par les services de l’État : www.service-public.fr. Vous pouvez oublier tous les autres, et inutile ainsi de passer par un moteur de recherche pour aller sur ce site. Utiliser un moteur de recherche pour aller sur un site dont on connais l’adresse, c’est comme utiliser un GPS tous les jours pour aller de son domicile à son travail fixe, c’est juste stupide.

6 conseils pour éviter de se faire arnaquer

  1. Consulter toujours le site officiel de l’administration française www.service-public.fr qui recense tous les sites de référence en fonction des documents désirés.
  2. Vérifier les adresses : les sites officiels de l’administration française se terminent par « gouv.fr » ou « .fr », jamais par « gouv.org », « gouv.com » ou « -gouv ».
  3. Se renseigner auprès des sites officiels avant de passer une commande et de donner ses coordonnées bancaires à un professionnel.
  4. Sachez que les premiers résultats de recherche ne mettent pas forcément en avant les sites officiels. Attention, le référencement payant n’est pas toujours signalé par le mot « annonce », contrairement à ce qu’indique la plaquette du gouvernement.
  5. Consulter les mentions légales du site pour identifier sa nature et son exploitant. Lire attentivement les conditions générales de vente (CGV) qui constituent le contrat liant le professionnel et le consommateur.
  6. Vérifier le caractère payant, ou non, de la prestation.

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Que faire en cas d’arnaque ?

« Beaucoup de victimes ne portent pas plainte, soit parce que les montants extorqués par les plateformes ne sont pas très importants, soit parce que l’internaute ne s’est pas rendu compte de la fraude », déplore Delphine Gény-Stephann, secrétaire d’Etat. Dans certains cas, les sites acceptent de rembourser les faibles montants extorqués, soucieux d’éviter d’éventuelles poursuites. Pour identifier, neutraliser ces faux sites et mesurer l’ampleur du phénomène, la plainte et le signalement restent les recours les plus efficaces. Les internautes peuvent se tourner à la fois vers la plateforme du ministère de l’Intérieur, Pharos, et vers le site de la DGCCRF qui dispose d’une équipe dédiée et d’un centre de surveillance. Mais une fois encore, ne vous trompez pas de site ! De nombreux faux sites de déclaration d’arnaques sont eux-mêmes des arnaques, et vous soutirent de nombreux renseignements personnels ! Méfiez-vous !

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