Flambée des prix de l’énergie : cultivés sous serres chauffées, les tomates, fraises, concombres, melons... Seront hors de prix, et c’est tant mieux !
Enfin une bonne nouvelle dans ce torrent de flambée des prix. Si la hausse des prix de l’énergie pouvait au moins faire apprendre aux consommateurs la réelle saison de production des fruits et légumes... Les produits cultivés sous serres chauffées voient leur prix exploser. Aux consommateurs d’être enfin responsables ?
mardi 19 avril 2022, par Denis Lapalus
Les consommateurs français devraient consommer des fruits et légumes produits en France, mais encore faudrait-il que ces premiers connaissent les réelles saisons de production... Or, dès la mise sur les étales des premières fraises, ou même des tomates, durant toute l’année, ils ne peuvent s’empêcher d’en consommer. Le monde marche sur la tête.
Les fraises et tomates françaises hors de prix ?
Tant mieux, c’est que ce n’est pas la bonne saison pour les consommer ! Cultivés sous serres chauffés, le prix de revient à la production explose. Ce non sens écologique est de la responsabilité des consommateurs. Ces derniers ne peuvent s’empêcher de consommer ces fraises sans goûts, ces tomates toute l’année... Même en Espagne, les fraises du mois de mars n’ont aucun goût ! Certains sont tenus d’ajouter du sucre ou encore de les consommer avec de la glace, car ce sont des fruits en bois !
La culture sous serre chauffée encore autorisée ?
En bio, le chauffage des serres sera autorisé à partir de 2025 mais uniquement à l’aide d’énergies renouvelables et la commercialisation des fruits et légumes devra rester saisonnière. En attendant, le grand cirque continue. Les producteurs ne font que répondre à la demande des consommateurs. Si ces derniers n’achèteraient pas, les producteurs décaleraient leur production à des périodes plus favorables. Le tarif du gaz a fortement augmenté. Problème, les tomates produites dans le pays sont issues de culture hors-sol, c’est-à-dire qu’elles poussent dans des serres chauffées au gaz. Environ 95% des tomates sont issues de ce mode de culture.
"Le prix s’est longtemps situé entre 15 et 30 euros le mégawatt heure. Fin 2021, on était sur du 80 euros en moyenne, ce qui était déjà difficile. En février, avec le conflit, c’est passé à 220 euros, soit 10 fois le prix", a expliqué au Figaro Christophe Rousse, président de Solarenn, une coopérative de producteurs bretons de tomates, avant d’établir une comparaison frappante : "C’est comme si le gazole était passé à 15 euros le litre d’un coup".
Le prix du kilo de tomates pourrait doubler
Les producteurs sont donc dans l’obligation de s’adapter. Certains ont fait le choix de retarder les plantations et d’entamer les récoltes plus tôt tout en baissant la température de la serre, comme le rapporte TF1, quand quand d’autres ont décidé de ne planter que la moitié des plants ou d’en jeter une partie. Pour arriver à tirer des bénéfices, les producteurs devraient doubler le prix au kilo de leurs tomates, ce qui risque de pousser les consommateurs à se tourner vers les produits moins onéreux venus d’Espagne ou du Maroc.
Pour rappel, en Ile de France, la période de production des tomates de pleine terre est au mois de juillet. De savoureuses tomates, rien à voir avec les tomates de serre, gavées aux nutriments par arrosage, à l’exposition de CO2 injecté dans les serres...