Mangez 5 Fruits et légumes par jour et faites le plein de pesticides selon l’UFC-Que Choisir, les cerises seraient contaminées dans près de 92% des cas !
L’UFC-Que Choisir a publié une analyse des 14.000 contrôles sanitaires officiels sur les aliments vendus en France qui révèle que plus de la moitié des fruits et légumes de l’agriculture intensive testés sont contaminés par des pesticides suspectés d’être cancérogènes, toxiques pour la reproduction ou l’ADN ou perturbateurs endocriniens. Toutefois, le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France tient à rappeler qu’il convient encore de faire la différence entre danger et risque. La polémique ne fait donc que débuter.
mercredi 30 mars 2022, par Zurbains
Des pesticides partout
Selon l’UFC-Que Choisir, plus de 50% des fruits et légumes de l’agriculture intensive testés sont contaminés par des pesticides suspectés d’être cancérogènes, toxiques pour la reproduction ou l’ADN ou perturbateurs endocriniens. Sur la base de ce constat inquiétant, et alors que la FNSEA et le Ministre de l’agriculture, instrumentalisant les conséquences de la guerre en Ukraine, demandent de façon irresponsable un abandon des propositions européennes pour renforcer le cadre réglementaire sur les pesticides, l’Association saisit les autorités, dont l’ANSES, pour obtenir des procédures plus strictes d’autorisation des pesticides.
Fruits : Top 10 des fruits les plus souvent contaminés aux pesticides
- Cerise : 91,9 %
- Pamplemousse : 90,6 %
- Pêche/Nectarine : 89,7 %
- Pomme : 79,8 %
- Raisin : 77,1 %
- Fraise : 76,5 %
- Grenade : 73,5 %
- Melon : 57,1 %
- Tomate : 57 %
- Framboise : 52,8 %
Légumes : Top 10 des légumes les plus souvent contaminés aux pesticides
- Céleri : 91,2 %
- Piment : 85,3 %
- Chou de Bruxelles : 84,6 %
- Gombo : 75 %
- Haricot vert : 73,6 %
- Céleri-rave : 72,9 %
- Fenouil : 63,6 %
- Aubergine : 62,6 %
- Salade : 58,4 %
- Poivron : 57,9 %
A noter que les thés, cafés, cacao et infusions sont contaminés dans 87,2 % des cas analysés.
Une objectivité mise en cause
Le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France n’a pas apprécié cette publication. Son point de vue est tout autre.
Différence danger/risque : le b.a.-ba volontairement omis par UFC-Que Choisir
Emboitant le pas à Générations Futures, UFC-Que Choisir faire croire que la présence d’un ou plusieurs résidus de pesticides dans l’alimentation représente un risque majeur pour la santé humaine. L’association de consommateurs oublie sciemment la différence danger/risque. Un produit phytosanitaire, autorisé en bio ou en agriculture conventionnelle, peut être détecté à une quantité infinitésimale sans qu’il représente un risque pour la santé humaine. C’est justement la fonction des autorités sanitaires de déterminer à partir de quels seuils ce risque peut apparaître. On remarquera d’ailleurs qu’à aucun moment UFC-Que Choisir ne fait mention de ces seuils sanitaires qui se basent, eux, sur des données scientifiques sérieuses. Autrement dit, cette « analyse » ne dit rien sur le plan sanitaire ! Pour avoir une vision exacte de la situation, il faut se référer aux données officielles de surveillance européennes, qui elles montrent des résultats très rassurants.
Une manipulation politique et médiatique en pleine crise ukrainienne ?
Alors que notre balance commerciale en fruits et légumes est déjà déficitaire, UFC-Que Choisir fait clairement le choix d’une filière contre une autre. Au risque évident d’accroître ce déficit commercial et de favoriser les importations de fruits et légumes « conventionnels » cultivés dans des conditions que nous ne souhaitons pas en France. Le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes rappelle que les filières bio et conventionnelles sont complémentaires et non concurrentes. Une agriculture 100 % biologique, comme l’ont démontré de multiples études, est impossible, sauf à mettre gravement en cause notre autonomie alimentaire. Enfin, dans le contexte actuel de crise ukrainienne dont les producteurs de fruits et légumes, bio et conventionnels subissement de plein fouet les conséquences, ce type de communication apparaît comme indécente. La priorité pour le secteur est d’approvisionner les états en produits bons et sains.
Le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France rassemble des producteurs travaillant en agriculture biologique et raisonnée. Membres de toutes les filières et de toutes les associations professionnelles, ils sont confrontés à un même problème majeur : protéger leur récolte de manière efficace et dans le respect de l’environnement. En 2007, ils ont décidé de réunir leurs efforts pour sensibiliser l’opinion et les pouvoirs publics à cette menace qui pèse sur la production hexagonale et aux moyens d’y remédier. Le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France ne se substitue pas plus qu’il ne concurrence les organisations professionnelles ; il n’a que pour but de les compléter avec le souci, partagé par tous, de l’efficacité