Réforme des retraites : combien cela coûte de faire une journée grève ?
En faisant grève, un salarié renonce à son salaire sur durant cette période d’arrêt de travail. Toutefois les organisations syndicales se sont organisées et versent, aux plus modestes, une indemnité.
lundi 30 janvier 2023, par Denis Lapalus
La réforme des retraites mobilise les organisations syndicales opposées à cette réforme. Les appels à la grève du 31 janvier 2023, ainsi qu’en février, avec notamment des grèves annoncées aux remontes pentes dans les stations de ski, font se poser cette question sur le coût de revient d’une journée de grève aux participants.
Faire grève : ne pas être payé
La grande majorité des grévistes sont des salariés. Le coût d’une journée de grève dépend évidemment du salaire du gréviste. Ainsi, les médias citent des moyennes de rémunération. Le coût d’une journée de grève diffère en fonction de la profession et du statut de chacun.
Un coût de 80 à 193 euros par journée
En moyenne, avec un salaire horaire de 11,30 euros net, un employé du secteur privé perd ainsi 79,10 euros sur une journée de sept heures. À volume horaire égal, un ouvrier perd 82,60 euros et un cadre 193,20 euros. Cette situation empêche certains travailleurs de participer à la mobilisation. « Si je fais grève, ça me coûte 75 euros. Je ne peux pas me permettre de perdre 75 euros, je suis tout seul chez moi. Il faut que je remplisse mon frigo, comment vais-je faire pour manger ? » témoignait Ludovic, éboueur à la mairie de Paris, sur BFMTV.
Une aide pour les plus précaires
Les syndicats réfléchissent déjà à une grève reconductible, qui pourrait démotiver plus d’un gréviste. Ils comptent sur les caisses de grève pour maintenir la mobilisation des plus précaires. Celles-ci permettent de distribuer une somme prédéfinie aux salariés dans le besoin. À titre d’exemple, la caisse de grève de la CFDT accorde une indemnité de 7,70 euros à ses adhérents. « Cela limite la casse pour nos collègues qui ont les revenus les plus bas, les plus précaires », décrit Jules Siran, du syndicat SUD éducation.