La précarité a encore augmenté de +4% en France
Selon le baromètre annuel du Secours populaire, la précarité continue d’augmenter en France.
jeudi 12 septembre 2024, par Denis Lapalus
La précarité augmente en France, selon le baromètre annuel du Secours populaire. De plus en plus de Français rencontrent des difficultés d’argent, pour se loger, se soigner, payer leurs dépenses d’énergie, pratiquer un sport ou encore partir en vacances. D’après l’étude, 62% des Français disent connaître ou avoir connu une situation de pauvreté, soit quatre points de plus qu’en 2023.
62% des Français touchés ou menacés par la pauvreté
Les difficultés financières des Français ne faiblissent pas malgré une légère accalmie sur le front de l’inflation. C’est ce que montre la 18e édition du baromètre de la pauvreté et de la précarité Ipsos / Secours populaire : deux Français sur cinq disent désormais avoir traversé « une période de grande fragilité financière » au moins à un moment de leur vie. Jamais ce niveau n’a été aussi élevé depuis le pic enregistré en 2013. Le niveau de difficulté est tel qu’au total, 62 % des Français déclarent avoir connu la pauvreté ou avoir été sur le point de la connaître. Un chiffre en hausse de 4 points par rapport à 2023.
Pauvreté 2024 : combien de Français pauvres en 2024 ?
Cette fragilité financière touche en premier lieu les catégories populaires. Ainsi, 80 % des ouvriers déclarent « avoir connu la pauvreté ou avoir été sur le point de la connaître », un niveau en progression de 6 points en un an. Parmi les personnes vivant dans les communes rurales, zones où la population est constituée d’une part importante d’ouvriers et d’employés, le niveau monte à 69 %. Le ressenti dans les zones rurales a été particulièrement interrogé dans cette édition du baromètre 2024, en raison de l’actualité et des témoignages des bénévoles sur le terrain (voir plus bas).
Compte tenu d’une situation économique sur le fil du rasoir pour de très nombreuses familles, la crainte d’une transmission de la pauvreté entre générations est massivement partagée : 79 % des Français estiment que les risques sont plus élevés pour les jeunes. C’est chez les parents d’enfants de moins de 18 ans que l’inquiétude est la plus grande (86 %). Cette préoccupation s’est stabilisée à ces niveaux très élevés depuis 2018. Cela traduit un manque de confiance dans le futur au vu de la calcification continue des processus de reproduction des inégalités.
Êtes-vous pauvre, riche ou ni l’un ni l’autre ?
La grande fragilité de nombreux ménages se reflète dans la hausse, pour la troisième année consécutive, du ’seuil de pauvreté subjectif’ : une personne seule doit désormais disposer de 1 396 euros par mois pour ne pas être considérée comme pauvre, selon les Français. Au terme d’une hausse de 19 euros par rapport à 2023, le seuil de pauvreté subjectif n’avait jamais été porté aussi haut par les personnes interrogées, le plaçant pour la première fois à 2 euros du SMIC (1 398 euros nets pour un mois travaillé à temps plein).
38 % peinent à payer loyer et emprunt immobilier
Particulièrement frappées, plus des deux tiers des répondants disposant de revenus inférieurs à 1 200 euros nets par mois ont du mal à régler leurs dépenses énergétiques : ils sont 69 %, un niveau en hausse de 5 points par rapport au baromètre précédent, montrant ainsi une dégradation très forte de la situation des plus de 8 millions de personnes vivant avec les revenus les plus bas. De même, le coût du logement continue de fragiliser les familles, à un niveau jamais mesuré auparavant : 38 % rencontrent des difficultés à payer leur loyer ou leur emprunt immobilier (+4 points). Ce qui corrobore les témoignages recueillis par les bénévoles sur le terrain depuis des mois.
L’impasse sur les mutuelles santé et certains repas
Enfin, un autre record est à déplorer, dans le domaine de la santé cette fois : 29 % des répondants éprouvent de fortes contraintes pour disposer d’une mutuelle (+3 points). De la même façon, du fait de la baisse de son pouvoir d’achat ces dernières années, un Français sur trois (32 %) est toujours contraint « parfois ou régulièrement » de ne pas faire trois repas par jour.
Etude complète à retrouver sur le site du Secours Populaire.