Hausse des salaires 2024 : la moyenne ne serait que de + 3.6 %, en baisse de 20% par rapport à 2023 selon Alixio

Le salaire au mérite fait son grand retour. La hausse moyenne des salaires ne serait que de 3.6 % en 2024 selon le cabinet Alixio.

mardi 23 janvier 2024, par Denis Lapalus

+4.5 % en 2023, mais seulement +3.6 % en 2024

En 2024, la hausse des salaires ne sera pas aussi élevée qu’en 2023. En cause, une économie en berne et surtout moins de difficulté pour recruter. De ce fait, les hausses de salaires au mérite fait son grand retour. Ainsi, d’après les informations publiées par le cabient Alixio, relayées par BFM Business, les entreprises prévoient 3,6% d’augmentation en moyenne cette année. Les tensions sur les recrutements ont baissé de façon spectaculaire : 23% seulement des entreprises éprouvent encore des difficultés de recrutement, contre 56 % il y a encore trois mois.

Primes de partage de la valeur en berne

Logiquement, les primes de partage de la valeur (PPV) seront également en forte baisse. Ainsi, la prime de partage de la valeur, l’ex-prime Macron, est en chute libre. Pour l’instant, seules 12% des entreprises ont prévu d’en accorder une, selon Alixio, et pour des montants inférieurs à l’an dernier : 785 euros en moyenne contre 1.135 euros. 41% des employeurs hésitent encore et 47% ont d’ores et déjà décidé de ne pas en distribuer. "L’accord de partage de la valeur a plombé tout l’intérêt de cette prime, qui était surtout utilisé comme une prime anti-inflation", résume Rodolphe Delacroix, expert en rémunération chez Alixio.

Chute des augmentations générales

Autre signe de retour à la normale, c’est le fin des augmentations générales pour tous, y compris pour les cadres. "Après avoir ressuscité cette vieille pratique, abandonnée depuis 20 ans pour compenser l’inflation, on revient aux salaires au mérite", explique Rodolphe Delacroix. Un peu moins d’un tiers des entreprises prévoit encore d’accorder des augmentations générales à leurs cadres, à hauteur d’1,9% contre 2,3% l’an dernier. Cette modération salariale est liée à la baisse de l’inflation. Bercy table sur 2,6% en 2024, contre 4.9% l’an dernier. Elle est aussi liée à un retournement sur le marché de l’emploi.

Inflation moyenne annuelle en France © FranceTransactions.com

Ecroulement des tensions sur le recrutement

Les tensions sur les recrutements ont du coup baissé de façon spectaculaire. 23% seulement des entreprises éprouvent encore des difficultés de recrutement, contre 56% il y a encore trois mois. Dans ce contexte, seuls ceux qui ont des compétences rares, dans la tech ou les ouvriers très spécialisés, peuvent encore espérer négocier d’importantes augmentations.

Un atterrissage des salaires en douceur pour éviter les tensions

Le rapport de force est en train de s’inverser au profit des employeurs. Ces derniers auraient donc pu tailler beaucoup plus massivement dans leurs budgets d’augmentation. 3,6%, c’est plus que l’inflation prévue à 2,6% cette année en France. On reste également sur des niveaux très supérieurs à ceux d’avant crise. Pour rappel, selon l’Insee, les salaires n’ont évolué que de 0,6% en moyenne par an entre 1996 et 2018.

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