Hôtellerie/Restauration : hausses de salaire de 6 à 9%, 13ième mois, week-end off, intéressement... Ces mesures pour faire face à la pénurie de main d’œuvre
De bonnes nouvelles pour les salariés de la restauration et de l’hôtellerie ? La pénurie de main d’œuvre actuelle semble faire bouger les lignes, et l’Umih (L’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie), représentant les patrons du secteur, n’hésite plus à faire des propositions chocs pour attirer les candidats.
mercredi 6 octobre 2021, par Denis Lapalus
Hôtellerie/restauration : jusqu’à 250.000 postes non pourvus...
Les estimations varient fortement, mais il manquerait entre 100.000 et 250.000 personnes dans le secteur de l’hôtellerie/restauration. La problématique de manque de main d’œuvre dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration ne date pas de la dernière crise sanitaire. Des salaires peu élevés, pour des conditions de travail difficiles, les candidats ne sont pas légion. Après de multiples échanges conflictuels avec le gouvernement, l’UMIH (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie), revient avec des propositions chocs, pouvant être mises en place au printemps 2022. Un effort de l’Etat est tout de même demandé en retour.
Hausses de salaires dans l’hôtellerie et la restauration de 6 à 9%
Une grille salariale d’un autre temps ! Dans une entrevue accordée au journal Le Parisien, Thierry Grégoire, chargé du social au sein du syndicat patronat Umih, confirme proposer une hausse de salaires comprise entre 6 et 9%. Évidemment, cette proposition est une base d’ouverture vers le secteur. Le syndicat demande en retour du gouvenrement
Un 13ième mois
Toujours plus. L’UMIH pousse même le bouchon encore plus loin. Et pourquoi pas ajouter le 13ième mois ? Une piste qui risque bien de faire grincer des dents de nombreux patrons du secteur. Ce 13ième mois, issu des meilleures pratiques sociales dans les grandes entreprises serait pour le moins un geste fort pour les salariés. Toutefois, il ne faut pas rêver, et la hausse de salaire proposée serait déjà un pas de géant, par rapport aux pratiques actuelles.
Mise en place d’un intéressement
De même, idéalement, la mise en place d’un intéressement dans le secteur serait idéal. Sur ce point, le gouvernement devrait pouvoir aider, car ce ne sont pas les dispositifs qui manquent. Les PEE et autres PER entreprises pourraient être assouplies pour les petites entreprises afin que des secteurs composés essentiellement de petites entreprises puissent en bénéficier plus simplement. L’élection présidentielle de 2022 arrivant à grand pas, difficile de ne pas y voir un appel du pied dans ce sens.
Un week-end OFF par mois
Les dimanches ne seraient pas payés davantage, mais en revanche, le représentant de l’UMIH ne se dit pas contre l’idée d’accorder "un week-end off toutes les trois ou quatre semaines". Bref, une véritable petite révolution.
Fin de l’exonération des charges sur le SMIC
Mesure contestée, et pas seulement dans le secteur de la restauration. L’exonération des charges sur les salaires au SMIC a un effet pervers, souligné lors de sa mise en place. Une partie des employeurs maintiennent les salaires de leurs employés au SMIC afin de bénéficier de cette exonération de charges. Une augmentation de salaire provoquant ainsi une marche de hausse trop élevée pour l’employeur. C’est un non-sens pour une mesure sensée favoriser l’emploi. Ainsi, cette demande de l’UMIH de mettre un terme à cette exonération sur les SMIC. Quand les patrons demandent de pouvoir rémunérer davantage leurs salariés, pourquoi ne pas les contenter ?