La population mondiale va-t-elle vraiment s’effondrer à l’horizon 2100 ? Moitié moins d’humains, soit 4 milliards de personnes ?
Personne n’en sait rien, les études sont contradictoires. Mais du côté de HSBC, un économiste a jeté un pavé dans la mare en extrapolant la baisse de fécondité actuelle. Les projections, dans les milieux financiers, l’on sait bien ce que cela vaut...
jeudi 25 août 2022, par Denis Lapalus
La théorie de la décroissance
Voilà qui devrait faire taire tous ceux qui s’inquiètent de la surpopulation. Non, la population mondiale devrait bien atteindre un pic dans les années à venir. Les études se suivent et se ressemblent. Et non, la sécheresse ou la montée des océans ne sont pas en cause, le changement climatique ne serait pas le principal responsable. C’est la baisse du taux de fécondité qui serait en cause. Tout ceci est évidemment au conditionnel, car il faut être clair, personne n’en sait absolument rien. Il ne s’agit que d’hypothèses, de projections de tendances. Ainsi, parmi la foultitude d’études sur la population mondiale, les médias relaient massivement celle d’un économiste de chez HSBC, car "il n’y va pas avec le dos de la cuillère". La population mondiale devrait chuter de moitié en l’espace de 35 ans. C’est du moins la prévision faite par cet économiste de HSBC, James Pomeroy. Les études se multiplient et se contredisent. Au mois de juillet, l’Organisation des Nations unies (ONU) annonçait des chiffres en hausse, prévoyant le dépassement du chiffre de huit milliards d’habitants pour le 15 novembre 2022. Un chiffre multiplié par 3,2 en 70 ans et qui devrait encore augmenter dans les prochaines années pour connaître un pic en 2092 avec 2,5 milliards d’habitants supplémentaires sur la planète.
Pic de la population atteint en 2043, puis la chute
L’économiste penche plutôt pour la thèse inverse, avec une réduction de la population : "La probabilité que la taille de la population mondiale commence à se réduire dans les vingt prochaines années est bien plus élevée que ce que nous avions prévu initialement", lance-t-il dans son étude. L’économiste avance un pic, non pas atteint à la fin du siècle, mais plutôt en 2043. Pour étayer son hypothèse, James Pomeroy s’appuie sur le taux de fécondité de la population. Alors que la population vieillit, il baisse, ce qu’avait d’ailleurs confirmé l’ONU en évoquant un taux de 2,1 en 2050, contre 2,3 l’année passée.
Taux de natalité en baisse
Avec un taux de natalité en forte baisse (ce qui est la tendance actuelle) et une population qui vieillit, donc une mortalité en hausse, les deux courbes pourraient se croiser entre les années 2080 et 2090. James Pomeroy évoque donc, non pas 10 milliards d’individus à la fin du siècle, mais plutôt 4 milliards. Un chiffre divisé par plus de deux ! Cette baisse de la fécondité s’explique par de nombreux facteurs, comme le souligne le rapport de la HSBC, avec un âge moyen de grossesse repoussé dans les sociétés où les femmes entrent sur le marché du travail plus tard, mais également des loyers trop élevés dans les pays riches ou encore de moins en moins de familles nombreuses.
France : 62,3 millions d’habitants en 2100
Avec plus de 67 millions d’habitants aujourd’hui, la France pourrait se retrouver avec 62,3 millions selon ces prévisions. La Chine pourrait perdre plus d’un milliard d’habitants également, tandis que l’Inde en gagnerait plus d’1,5 milliard. Seule éclaircie au tableau selon l’économiste, un recul de la population mondiale serait une bonne nouvelle pour le réchauffement climatique. Quand aux rares pays conservant leur système de retraite par répartition, au moins, la situation est claire.