Les retraités manifestent et revendiquent 10 % de hausse de leur pension de retraite
L’inflation impacte plus durement les plus modestes, les retraités avec des petites pensions manifestent pour une revalorisation plus généreuse que celle qui sera octroyée le 1er janvier prochain (+ 5.2 %).
mardi 24 octobre 2023, par Denis Lapalus
+ 10 % sur les pensions de retraite
Ce mardi 24 octobre 2023, plusieurs syndicats et associations de seniors appellent à manifester pour une augmentation de 10 % de leur retraite. Une nécessité pour certaines personnes âgées qui n’arrivent plus à vivre avec leur pension. À l’appel de neuf organisations syndicales et de plusieurs associations de retraités, des centaines de personnes âgées descendront dans les rues pour réclamer une hausse des pensions de retraite, à hauteur de 10 %.
Quand toutes les factures sont payées, je n’ai plus rien
FranceInfo cite le témoignage de Chantal. Tout au long de sa carrière professionnelle, Chantal a multiplié les petits emplois. Elle a fini sa carrière en tant qu’aide à domicile pour personnes âgées, "histoire de comptabiliser quelques points retraites", après plusieurs années à gérer un bureau de tabac avec son mari. Elle l’avoue, elle "ne s’attendait pas à une grosse pension". Mais pas à ce point. "C’est simple, quand tout est payé, je n’ai plus rien", lâche-t-elle tristement. "Ce n’est pas idéal comme fin de vie". "Ce n’est juste pas logique, on devrait profiter et avoir le droit de vivre décemment. J’aimerais pouvoir m’acheter un pull qui me plaît, ou même un livre. Mais je ne peux simplement pas".
Perte de pouvoir d’achat
"Si je compare ma pension entre ma première année de retraite et aujourd’hui, j’ai dû perdre 100 euros de pouvoir d’achat. Le gouvernement communique sur les augmentations de nos retraites, avec encore une hausse de 5,2 % en janvier 2024. Mais ça ne suffira pas à rattraper l’inflation. Même les 10 % qu’on demande n’y suffisent pas. Après une vie de labeur, c’est dur à avaler." La retraitée a déjà bouleversé ses habitudes de consommation. Pour les courses, elle va dans des magasins discounts et mange moins de viandes rouges et de poissons.
Des loisirs sacrifiés
"En 2023, je suis partie huit jours en vacances avec le club des aînés. Mais en 2024, je ne partirai pas car j’ai des réparations à faire sur ma voiture". Un budget calculé à l’euro près, qui fait une croix sur les activités sociales, pourtant essentielles à cet âge avancé ou la solitude se fait parfois ressentir, qui plus est dans un département, la Nièvre, caractérisée par une très faible densité démographique. "Je sacrifie ma vie sociale, car je ne veux pas manger des patates toute l’année. C’est terrible de devoir faire ces choix-là, j’en suis consciente. Mais j’y suis obligée. Sans mentir, quand je vais voir mes amis du club des aînés partir en voyage, j’aurai la boule au ventre. Quand on est âgé, ce sont souvent des moments de distraction importants, qui mettent du baume au cœur."