Les salaires ont augmenté de 2.4% au premier trimestre 2022 en France
L’INSEE a publié ce jour l’indice du coût du travail en France. Pour la partie concernant les salaires seuls, la hausse atteint 2.4% sur le premier trimestre, en forte accélération, le dernier trimestre 2021 étant marqué par une hausse de seulement 0.6%.
jeudi 16 juin 2022, par Denis Lapalus
Au premier trimestre 2022, l’indice du coût du travail – salaires seuls augmente de 2,4 %
Au premier trimestre 2022, l’indice du coût du travail (ICT) – salaires seuls de l’ensemble du secteur marchand non agricole (hors services aux ménages) augmente de 2,4 % en glissement trimestriel, après une hausse de +0,6 % le trimestre précédent (en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables). Sur un an, l’ICT – salaires seuls accélère nettement : +2,8 % par rapport au premier trimestre 2021, après +0,4 % le trimestre précédent.
Contexte économique de l’estimation des indicateurs de coût du travail
Au premier trimestre 2022, le volume d’heures rémunérées par les employeurs recule par rapport au trimestre précédent en raison de l’augmentation du recours aux arrêts maladie, imputable à la vague Omicron. Il n’est en revanche plus significativement grevé par le dispositif de chômage partiel, dont l’ampleur est désormais comparable à son niveau d’avant la crise sanitaire dans l’ensemble des secteurs. Dans le même temps, la masse salariale augmente nettement au premier trimestre 2022, portée notamment par les négociations salariales dans le cadre des accords de branche, dans le contexte d’accélération des prix depuis la fin de l’année 2021 ; le SMIC a en outre été augmenté de 0,9 % au 1er janvier 2022 (après une revalorisation de 2,2 % au 1er octobre 2021).
Mesures d’allégement du coût du travail
Trois mesures d’allégement du coût du travail sont prises en compte dans l’indice du coût du travail et contribuent à ses fluctuations jusqu’au premier trimestre 2022 :
- Tout d’abord, la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (Pepa), exonérée d’impôt sur le revenu et de cotisations sociales, a été reconduite entre le 1er juin 2021 et le 31 mars 2022. Les entreprises ont pu la verser sur cette période, dans la limite de 1 000 euros par salarié dont la rémunération est inférieure à 3 Smic (et même 2 000 euros pour celles ayant conclu un accord d’intéressement).
- Ensuite, le plan « 1 jeune 1 solution », lancé fin juillet 2020 et prolongé jusqu’en juin 2022, prévoit sous certaines conditions le versement d’une prime, plafonnée à 4 000 euros, aux employeurs embauchant un jeune de moins de 26 ans. Il prévoit également une aide exceptionnelle pour l’embauche d’un alternant, plafonnée à 8 000 euros si celui-ci est majeur et à 5 000 euros dans le cas contraire.
- Enfin, le plan de soutien au secteur touristique et aux secteurs connexes, décidé en mai 2020, prévoit des exonérations et une aide au paiement des cotisations sociales pour les entreprises de moins de 250 salariés d’un certain nombre d’activités, principalement concentrées dans le commerce, l’hébergement-restauration et les services administratifs et de soutien (liste élargie en octobre 2020). Ces mesures d’allégement, levées peu à peu durant l’année 2021, ont été réactivées pour certaines situations particulières en décembre 2021 et janvier 2022.