Loi de Finances 2020 : 205 milliards d’euros à emprunter, aucune réduction de dépenses

Le projet de loi de finances pour 2020, qui sera examiné dans l’hémicycle du Sénat à majorité de droite à partir de la semaine prochaine, est clairement le budget du renoncement, a affirmé jeudi le rapporteur général Albéric de Montgolfier (LR).

jeudi 14 novembre 2019, par FranceTransactions.com (avec AFP)

Un budget en dehors des clous pour l’opposition

La France "ne respecte pas" les engagements européens, a-t-il déploré au cours d’une conférence de presse. "On va emprunter cette année sur les marchés 205 milliards d’euros" et "le gouvernement ne fait aucune mesure d’économie", a-t-il ajouté. Au total, avec une croissance qui va se tasser à 1,3%, dans un contexte de ralentissement mondial, le déficit se situera à 2,2% du PIB, contre 2% initialement prévu. Surtout, le déficit structurel restera stable, et la dette publique va à peine baisser à 98,7% du PIB.

"Nous sommes jour pour jour à la mi-temps du quinquennat et Emmanuel Macron est lui au milieu du gué", a déclaré le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau, fustigeant un climat social "tendu" et des performances économiques "médiocres". LR dénonce dans le troisième budget du quinquennat "une baisse de la fiscalité en trompe-l’oeil, une fausse fiscalité écologique et une réforme à l’aveugle de la fiscalité locale".

9 milliards d’euros de réduction d’impôt, financés à crédit

Plus de neuf milliards d’euros de réduction d’impôts sont prévus l’année prochaine, notamment via la baisse de cinq milliards de l’impôt sur le revenu à laquelle s’était engagé Emmanuel Macron après le "grand débat". "La baisse d’impôts est financée à crédit", a reproché Albéric de Montgolfier, et s’accompagne de "hausses de fiscalité" par ailleurs. Quant à la fiscalité écologique, "même ripolinée en vert", elle "est destinée à alimenter le budget de l’Etat", a-t-il affirmé. M. Retailleau fustige une "fausse fiscalité écologique", jugeant que le président de la République "n’a pas tiré les leçons des +gilets jaunes+".

Le groupe LR compte également s’attaquer au dispositif de compensation pour les collectivités locales de la suppression de la taxe d’habitation, "très complexe". "Le voter à l’aveugle serait irresponsable", a souligné le rapporteur général, jugeant "prématuré de mettre en place un dispositif qui n’est pas abouti".

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