Hausse historique du prix des carburants : de nouvelles aides afin de préserver le pouvoir d’achat seront proposées
Quelle cirque ! Après avoir augmenté les taxes portant sur le diesel sans cesse depuis des années, au nom de l’écologie et du respect de la planète, voici que les élections rappellent qu’au final préserver le pouvoir d’achat des Français ne serait pas une si mauvaise idée...
mercredi 13 octobre 2021, par Denis Lapalus
Le diesel est devenu trop cher... C’était pourtant le souhait du gouvernement, afin de pousser les Français vers l’électrique. Mais voilà, les Français les plus modestes n’ont pas les moyens de passer à l’électrique. Avec la hausse du prix des carburants et l’approche des élections, changement de cap. Le gouvernement devrait proposer de nouvelles aides financières aux Français les plus modestes. Reste à savoir sous quelles formes seront proposées ces aides : entre baisse des taxes, distribution de chèques carburants, accords avec les distributeurs... Les pistes sont nombreuses, mais aucune n’est encore choisie.
De nouvelles mesures de protection du pouvoir d’achat
L’élection présidentielle approche... Après avoir proposé de ne plus appliquer les prix de l’énergie de marché jusqu’aux élections, le gouvernement devrait donc proposer également des mesures afin de réduire la flambée du prix des carburants, dont celui du diesel notamment. Un comble. L’argument d’hier, considérant le diesel comme l’ennemi à abattre devient un enjeu électoral, trop cher, les Français les plus modestes, qui n’ont pas les moyens financiers de passer à l’électrique, souffrent plus que les autres.
Baisse de 5 centimes des taxes ?
Le quotidien Les Echos confirme que ce scénario d’une baisse des taxes de 5 centimes par litre ne change pas grand chose pour les consommateurs, mais coûte très cher à l’Etat. Ainsi, cette idée de baisse de la taxe sur les carburants ne suscite au sein du ministère qu’un enthousiasme modéré. Il faut dire qu’une baisse de 5 centimes de la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) provoquerait un manque à gagner de 2,5 milliards d’euros pour les comptes publics. « Il n’est pas certain qu’une baisse de 5 centimes soit vraiment perçue par le consommateur », souligne-t-on.
La TVA à 20% représente 25 centimes du litre d’essence
Ces taxes représentent 59 % du prix de l’essence, la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) 39 %, environ 60 centimes pour un litre et la TVA à 20% représente 25 centimes.
TICPE - taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques
Réduire ces taxes pourrait faire chuter les prix, car sur un litre d’essence, ces taxes représentent 59% du prix du litre de carburant, réparties entre la TVA et la TICPE, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques. Pour 1,63 euro le litre de sans plomb 95, ce sont donc 96 centimes qui vont dans les caisses de l’État. Si la TVA est fixée par l’Union européenne, ce n’est pas le cas de la TICPE. "Il y a une part régionale, une part nationale et donc peut-être que l’État pourrait effectivement agir sur cette TICPE pour la faire baisser, d’autant que dans le prix final à la pompe, cette TICPE représente 60 centimes d’euros", explique Céline Antonin, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).
Chèque carburant ?
À l’instar du chèque énergie, le gouvernement pourrait, une nouvelle fois, verser de l’argent directement aux Français, en déployant un chèque carburant. Mais sa mise en place serait vraiment trop complexe. "Dès lors que ces hausses se poursuivraient et que les estimations qui sont faites indiqueraient qu’elles devraient se poursuivre dans la durée, évidemment que nous considérerions des mesures de protection, comme on l’a fait sur le gaz, comme on l’a fait sur l’électricité", a ainsi indiqué M. Attal, le porte-parole du gouvernement.
Baisse des marges des distributeurs ?
Le gouvernement appelle aux distributeurs de baisser, si possible, de quelques centimes le prix des carburants. Ces derniers répondent logiquement que le gouvernement pourrait baisser sensiblement ses taxes, qui représentent la majorité du prix des carburants. Michel Edouard Leclerc a de son côté indiqué que les distributeurs pourraient baisser le prix du carburant de 1 à 2 centimes par litre, ils le feraient si le gouvernement fait également un effort de son côté. C’est bien cette piste qui semble la plus réaliste.