Pénurie de carburants en France : nationaliser les raffineries ne serait pas si illogique
L’Etat va renationaliser EDF, la production d’électricité est critique pour la France. La production de carburants l’est tout autant. Nationaliser les raffineries de pétrole, une idée qui n’a rien d’insensée.
lundi 10 octobre 2022, par Denis Lapalus
Les Français ne sont pas des otages à monétiser contre des hausses de salaire
Ce lundi, les chiffres de stations-service touchées en France étaient comparables à ceux de dimanche, où 29,4 % des points de vente connaissaient des difficultés, mais 48,4 % dans les Hauts-de-France et 33,9 % en Ile-de-France. Les problèmes commencent toutefois à s’accumuler. Les bus du département de l’Essonne ont ainsi annoncé qu’ils ne fonctionneraient pas ce mardi en raison de la pénurie de carburant.
La goutte d’essence qui peut faire déborder le réservoir
Les Français sont d’une gentillesse exemplaire. Être pris en otages pour leurs transports, pour leur alimentation en énergie, et désormais pour la distribution de carburants, le peuple de la Révolution a bien pris de l’âge. Les pays étrangers ne s’y trompent pas. La France se créé elle-même ses propres soucis. Le pays du nucléaire contraint de se servir à la soupe populaire de l’électricité produite par des centrales à charbon tourne sans cesse sur les médias américains. Preuve d’une organisation calamiteuse, le pays des mangeurs de grenouilles subit encore des grèves que nous envient les pays anglosaxons. Mais pour les Français, dont la vie n’est que tissée de pénuries et de prix qui grimpent, la coupe est pleine. L’idée de renationaliser les secteurs critiques de l’économie pourrait bien gagner l’esprit du plus grand nombre. Le pays ne progressera pas sur un champ de grèves aux dépens de la population.
Italie et Allemagne, nationalisations en vue
Nos pays voisins ne veulent pas subir le dictat de sociétés privées pour l’économie de leur pays. L’Italie et l’Allemagne, pour des raisons diverses, nationalisent une partie des raffineries. Alors que la France s’enlise dans des débats philosophiques sur l’existence de super profits, le ras-le-bol du peuple est une nouvelle fois prise comme monnaie d’échange pour des hausses de salaires de quelques-uns.
Du mieux à venir
Une fois de plus, les politiques ont un train de retard. Le discours du gouvernement reste néanmoins le même : la situation devrait s’améliorer dans les prochains jours. La principale raison de cet optimisme : la hausse des importations de carburants. Enclenchée aux premiers jours du mouvement, elle s’est accentuée ces derniers jours. Les pétroliers n’hésitent pas à surpayer le gazole qu’ils achètent en grandes quantités sur le marché de Rotterdam. Un non-sens absolu.