Chômeurs, recherche active : Pole Emploi augmente de 25% ses contrôles avant même la nouvelle réforme
Les demandeurs d’emploi qui ne démontreront pas une recherche active verront leur allocation suspendue. Le renforcement des contrôles intervient alors que la réforme de l’assurance-chômage n’entrera en vigueur que le 1er décembre 2021.
lundi 15 novembre 2021, par Denis Lapalus
Allocations chômage suspendues
"Les demandeurs d’emploi qui ne démontreront pas une recherche active verront leur allocation suspendue [...] Pôle Emploi passera en revue les centaines de milliers d’offres d’emplois disponibles sans réponse dès les prochaines semaines". Emmanuel Macron a ainsi annoncé ce renforcement des contrôles qui intervient donc alors que la réforme de l’assurance-chômage entrera en vigueur le 1er décembre 2021.
Les contrôles vont augmenter de 25%
Rien ne change pour les demandeurs d’emploi qui doivent confirmer eux-mêmes chaque mois qu’ils sont bien à la recherche d’un travail. En cas de fraude, les allocations sont suspendues mais Emmanuel Macron souhaite que les contrôles s’intensifient pour vérifier que ces déclarations sont bien exactes. Pôle emploi va alors augmenter de 25% ses efforts pour contrôler des chômeurs dans les six prochains mois.
Un million d’offres d’emploi non pourvues
Emmanuel Macron a montré qu’il souhaitait plus de fermeté. Il a d’abord demandé à Pôle emploi de lister rapidement toutes les offres d’emploi qui sont aujourd’hui sans réponse et il souhaite que les demandeurs d’emploi démontrent qu’ils recherchent activement un travail. Un chômeur qui recherche ou a fait une formation dans le secteur du bâtiment ou dans l’hôtellerie-restauration, par exemple, a de fortes chances d’être sollicité à partir du mois de décembre. "On estime à un peu plus d’un million d’offres d’emploi qui sont disponibles et les offres d’emploi non pourvues depuis plus d’un an représentent à peu près 300.000 emplois", indique Jean-Eudes Du Mesnil, secrétaire général de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME).
Pourquoi une telle mesure de renforcement des contrôles ?
Être au chômage n’est plaisant pour personne. Les indemnités ne permettent pas véritablement d’en vivre sereinement. Mais l’élection présidentielle approche, et un taux de chômage aussi élevé n’est pas un indicateur satisfaisant. Il faut pousser les chômeurs vers les emplois. Évidemment la grande majorité des chômeurs ne trouvent pas d’emploi leur correspondant, car il ne s’agit pas seulement de qualification ou de volonté, mais encore faut-il pouvoir se rendre sur le lieu de travail sans difficulté. Et se déplacer en voiture, avec le coût des carburants, cela coince pour beaucoup.
Par ailleurs, les employeurs se plaignent ouvertement de leur peine à recruter. Ainsi, ils insistent auprès du gouvernement afin que les chômeurs prennent ces emplois dont personne ne veut vraiment, au salaire proposé... Des salaires trop bas pour des tâches trop éprouvantes. Par ailleurs, nombre de postes qualifiés comme les charpentiers, les tourneurs-fraiseurs, mais aussi des postes moins manuels comme les experts comptables sont difficiles à pourvoir. De vraies hausses de salaire sont attendues, afin de recruter. En Angleterre par exemple, les hausses de salaire avoisinent les 20% pour les recrutements difficiles à effectuer. En France, les hausses sont bien plus modestes... Et ne sont visiblement pas assez incitatives.