Le pouvoir d’achat des Français est resté stable jusqu’en juin 2021, mais une forte dégradation est attendue pour les mois à venir
L’indice du salaire mensuel de base a augmenté d’1,4% entre juin 2020 et juin 2021 selon les chiffres publiés par la Dares (ministère du Travail), soit exactement le même niveau que l’inflation. En théorie, le pouvoir d’achat des salariés aurait été donc préservé jusqu’en juin. Mais au-delà des disparités dans les hausses de salaires selon les secteurs, l’inflation grandissante arrivant dans les semaines à venir vont conduire à une forte réduction du pouvoir d’achat des salariés dans les prochains mois.
samedi 18 septembre 2021, par Denis Lapalus
Hausse des salaires : +1.4% sur un an, de juin à juin
La Dares a publié le 17 septembre 2021 ses indicateurs : Fin juin 2021, 17,0 % des salariés du privé travaillent à temps partiel et 83,0 % travaillent à temps complet dans les entreprises de 10 salariés ou plus, hors agriculture, particuliers employeurs et activités extraterritoriales. Pour 14,4 % des salariés à temps complet, le temps de travail est décompté sous la forme d’un forfait en jours. Pour les autres, la durée hebdomadaire collective moyenne du travail est de 35,7 heures. Dans ces mêmes entreprises, l’indice du salaire mensuel de base de l’ensemble des salariés croît de 0,3 % entre les mois de mars 2021 et juin 2021. Il augmente de 1,4 % entre juin 2020 et juin 2021. À titre de comparaison, l’indice des prix (pour l’ensemble des ménages et hors tabac) augmente de 1,4 % sur la même période [1].
Des hausses inégales, l’hôtellerie et la restauration les moins favorisés
Isabelle Raymond de France Info détaille en finesse cette étude. Ainsi, certains salaires progressent davantage que d’autres. La hausse la plus forte concerne les ouvriers qui travaillent dans les secteurs de l’information et de la communication avec un salaire horaire qui augmente de 2,4% sur un an. La progression la plus faible, on la trouve dans l’hôtellerie et la restauration : avec une hausse comprise entre 0,9 et +1,1% sur un an. C’est aussi dans l’hôtellerie et la restauration que l’on travaille le plus en termes d’heures, selon la Dares. On l’a déjà dit, depuis la crise sanitaire, la restauration a perdu beaucoup de salariés et elle a du mal à recruter. Le secteur est pointé du doigt par le gouvernement qui l’exhorte à augmenter les salaires pour attirer de nouvelles recrues.
Hausse des prix de l’énergie, et forte inflation à venir
Les Français vont devoir faire face à une forte hausse des prix à la consommation. Actuellement de 1.9% en rythme annuel, l’inflation devrait grimper autour des 3% en France dans les mois à venir. Le SMIC augmente de façon mécanique de +2.19% (soit 27 euros nets sur la base d’un 35 heures) dès le 1er octobre 2021 afin de tenir compte de la hausse de cette hause de l’inflation. Ainsi, afin de tenter que la hausse des prix, notamment ceux de l’énergie, ne devienne pas un drame social, le gouvernement propose des hausses de salaires, ainsi que des primes pour les plus modestes. Une prime de 100 euros sera versée à 5,8 millions de Français modestes au mois de décembre 2021, bénéficiaires du chèque énergie, d’un montant maximum de 277 euros . Par ailleurs, les sages-femmes verront leur salaire augmenter de 83 euros nets dès le 1er janvier 2022 et bénéficieront également d’une prime de 100 euros nets.
Promesses électorales, hausses de salaires tous azimuts
À l’approche de l’élection présidentielle, les promesses de hausses de salaires se multiplient : Arnaud Montebourg propose d’augmenter le SMIC d’au moins 10%, avec des négociations par branches. Quant à Anne Hidalgo, elle propose de doubler les salaires des profs. À droite aussi, la foire aux idées est lancée : Valérie Pécresse, candidate LR, propose d’augmenter les salaires de 10%, là aussi jusqu’à 2,2 SMIC, en réduisant les cotisations sociales, ce qui ferait mécaniquement augmenter le salaire net.