Sans surprise, les prix des cigarettes vont encore grimper au 1er janvier 2024. Une hausse de l’ordre de + 4%.
mardi 28 novembre 2023, par Denis Lapalus
Hausse des prix des cigarettes
Les prix des paquets au 1er janvier prochain doivent être publiés en décembre. Mais les industriels ont déjà fait leurs calculs sur la base d’une inflation à 4,7 % pour 2023. Et, s’ils restent discrets sur leur stratégie de prix pour des raisons commerciales, ils ne cachent pas que la facture pourrait être salée pour les fumeurs. « Si les industriels ne veulent pas absorber l’augmentation de taxes sur leurs marges et la passent en totalité aux consommateurs, l’augmentation d’un paquet à 11 euros devrait être de 43 centimes », indique Romain Laroche, directeur général de Seita.
Vers un paquet à 13 euros ?
C’est clair, mais ce sera pour 2026. En 2024, la hausse ne sera liée qu’aux industriels. Le gouvernement ayant indiqué ne pas souhaiter les taxes en 2024. Les industriels pourraient être d’autant plus enclins à alourdir la facture que les prélèvements effectués pour financer l’organisme chargé de la réduction des mégots jetés dans l’espace public doivent augmenter l’an prochain. La confédération des buralistes s’attend, elle, à une augmentation des prix du tabac de l’ordre de 40 à 50 centimes l’an prochain. De quoi pousser le prix de certains paquets, comme les Dunhill ou les Marlboro Red, à 12 euros dès le 1er janvier.
Des chiffres à faire peur...
Le tabac est responsable de 70.000 décès en France chaque année. Le coût pour la collectivité est de 20 milliards d’euros. Les recettes fiscales de la vente des tabacs ne rapportent que 13 milliards d’euros. Au-delà du simple constat financier, il faut se rappeler que fumer tue. La dépendance vis à vis du tabac n’a rien de réjouissante, c’est un véritable fléau.
Un fumeur dépense 2.484 euros en moyenne par an pour l’achat de ses cigarettes, un gros budget qui part en fumée !
12 millions de fumeurs
Les hausses de prix ne font pas vraiment baisser le nombre de fumeurs en France. Ces dernières années, la flambée du prix des cigarettes s’est bien accompagnée d’une chute des ventes dans les bureaux de tabac. En revanche, le marché noir sur les cigarettes ne s’est jamais aussi bien porté, battant des records de saisie d’années en années. Cela montre que le marché noir se développe d’autant plus rapidement que les prix grimpent. Les statistiques basées sur la vente officielle de cigarettes afin de déterminer le nombre de fumeurs en France tient du gag.
Les acteurs de la lutte antitabac ne sont pas de cet avis. La hausse des prix due à l’inflation « n’est absolument pas suffisante pour faire reculer la consommation », estime François Topart du Comité national contre le tabagisme (CNCT), qui réclame de nouveaux relèvements des taxes.