Quelles alternatives aux Ehpad ? Et si vieillir chez soi, tout en étant dépendant, était possible ?
Le scandale des sociétés de gestion des Ehpad replace le débat concernant la gestion de la dépendance des personnes âgées. Alors que les maisons de retraite et Ehpad se multiplient, d’autres imaginent des solutions alternatives, favorisant la prise en charge de la dépendance à domicile.
vendredi 4 février 2022, par Denis Lapalus, Dominique Charrier
Dominique Charrier, du site viager-ethique.fr, nous livre son analyse concernant la problématique de la dépendance des personnes âgées, un écho de résonnance à la situation des EHPAD. Une opportunité d’investissements et d’activités à développer.
Qui sera le leader de la maison de retraite à domicile ?
Le vieillissement de la population est un fait inéluctable. Ce phénomène comporte son lot de soucis : la dépendance des personnes âgées et plus particulièrement son financement. Personnellement, j’y vois une opportunité business et sociale incroyable. Et, si on créait un investissement rentable qui aide les seniors à profiter de la vie ?
Quel grand compte va enfin comprendre que “vieillir chez soi” est le business de demain ?
73% des seniors sont propriétaires de leur bien et 71% d’entre eux ont des fins de mois difficiles. N’y aurait-il pas une problématique marché à résoudre ? Quand on sait que leur patrimoine représente 3 500 milliards d’euros mais que leur retraite moyenne est de 1300 euros pour les hommes et 900 euros pour les femmes, il est bien dommage que personne ne pense à institutionnaliser l’exploitation d’un tel actif immobilier.
A l’heure où les grandes entreprises pensent “innovation technologique”, il existe déjà des “innovations d’usages” qui ne demandent qu’à être développées. Alors, c’est sûr, c’est moins “disruptif” mais ce à quoi je pense est terriblement rentable. Aujourd’hui, la ruée vers l’or gris ne profite qu'à quelques-uns. Voici quelques chiffres qui donnent le vertige : 9,3% de la population est âgée de 75 ans ou plus. En 2030, il y aura 20 millions de personnes de plus de 60 ans, soit 3 millions de plus qu’en 2019 . Une chose est sûre : cette courbe ne risque pas de s’inverser, d’autant plus que nous allons vivre de plus en plus longtemps. De plus, 85% des personnes veulent vieillir chez elles. On peut donc clairement dire que si les gens en ont les moyens, ils feront en sorte de rester dans leur nid douillet. Les entreprises d’aide à domicile l’ont bien compris et sont les premières à bénéficier de cet or gris. En 2019, ce secteur a généré 18 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 500 000 emplois.
La maison de retraite ou l'EHPAD ne sont pas les seules solutions
On ne devient pas vieux du jour au lendemain. Il y a des étapes intermédiaires entre la retraite et la fin de vie qui nécessite une médication à temps plein. Vieillir fait peur parce qu’on a l’impression qu’il n’existe que deux solutions lorsque des difficultés apparaissent : l’EHPAD ou les maisons de retraite. Or, il est possible de faire autrement à condition de remettre au goût du jour un outil qui a encore mauvaise presse. Par ailleurs, les villes moyennes vont faire face à un vieillissement démographique rapide . Et, je suis certain que les collectivités vont tout faire pour faciliter la vie de leur électorat. Le mouvement est déjà lancé puisque certaines communes s’attèlent à réhabiliter et à redynamiser les centres villes notamment avec le dispositif Denormandie. Nul doute que les lieux publics et les logements construits demain seront inclusifs et donc pensés pour nos aînés. Mais les pouvoirs publics ne pourront pas tout faire. Les gens qui sont déjà propriétaires d’un bien, et qui voudront y rester, devront avoir les capacités financières d’adapter leur lieu de vie à leurs besoins. Nous l’avons vu précédemment, bon nombre de nos parents qui ont du mal à joindre les deux bouts n’auront pas les finances pour de telles dépenses.
Le leader du viager sera demain le roi de “l'or gris”
Les seniors ont plus de 3 500 milliards d’euros de patrimoine immobilier. Ils sont pour ainsi dire assis sur une mine d’or. En effet, un démembrement juridique leur permettrait de récupérer 50% à 70% du montant de leur bien tout en restant chez eux. Je parle bel et bien du viager. Les farouches crieront au scandale « le viager ? C’est un pari sur la mort ». Et sous couvert de fausse moralité, on préfère donc emmener nos vieux dans un EHPAD mais ne serait-ce pas un mouroir pour eux ?
Côté vendeur, figurez-vous, il s’agit d’un pari sur la vie, un pari sur le bien vieillir chez soi, puisqu’ils peuvent utiliser l’argent pour faire des travaux d’aménagement et payer leurs soins à domicile (sans être un fardeau financier pour leurs enfants). L’aléa fait peur ? Que les investisseurs soient rassurés : il existe le viager occupé sans rente ou appelé également “viager occupé 100% bouquet”. Vous payez un montant cash (entre 50 et 60 % de la valeur vénale du bien) et comme par magie, l’inconvénient de la rente disparaît à tout jamais. C’est éthique, socialement responsable et vous aidez nos aînés à rester dignes le plus longtemps possible chez eux.
Le viager sera la solution pour le bien vieillir chez soi
Pour conclure, je dirai surtout qu'au-delà de ces considérations morales (ou amorales selon certains), le viager sera la solution pour le bien vieillir chez soi. Si un grand compte le comprend aujourd’hui, il sera donc bel bien le roi de cet or gris de demain. En plus de 40 ans, nous avons appris à connaître les meilleurs filons, vendre les pelles, pioches et méthodes de prospection aux chercheurs d’or de ce Far-West balbutiant mais en devenir : qui sera l’heureux élu à développer cela avec moi ?