Réforme 2024 de l’assurance-chômage : vers une nouvelle réduction de la période d’indemnisation de 6 mois
Alors que les comptes de l’assurance-chômage sont au vert, le gouvernement souhaite tout de même donner un tour de vis supplémentaire via une nouvelle réforme de l’assurance-chômage.
jeudi 28 mars 2024, par Denis Lapalus
Assurance-chômage : 3e réforme en 7 ans
Pour la troisième fois depuis 2017, une réforme de l’assurance-chômage est lancée. Gabriel Attal a annoncé, mercredi 27 mars sur TF1, avoir demandé à sa ministre du Travail "de préparer de nouvelles négociations" sur l’assurance-chômage, qui dispose d’un budget de 45 milliards d’euros chaque année. "Il y aura une réforme de l’assurance-chômage cette année", a déclaré le Premier ministre, qui a évoqué ses préférences pour modifier le système actuel.
Budget au vert, mais un taux de chômage trop élevé
C’est tout le paradoxe de cette réforme. Au contraire du système de retraite, l’assurance-chômage est dans le vert au niveau budgétaire. Mais le gouvernement souhaite booster le travail en France afin que les recettes fiscales grimpent pour tenter d’éponger une partie du déficit abyssale du pays. Pour ce faire, la solution serait de réduire les allocations chômage, une incitation plus forte pour les Français pour se remettre rapidement au travail. Un pari pour le moins risqué, notamment pour les seniors, dont le taux d’emploi en France figure déjà parmi les plus élevés d’Europe.
Réduction de la période d’indemnisation de 6 mois
Actuellement la période maximale d’invesmnisation chômage est de 18 mois. Elle pourrait tomber à 12 mois avec la nouvelle réforme. Gabriel Attal a d’abord évoqué la première catégorie, alors que la durée des indemnisations des chômeurs a déjà été abaissée de 24 à 18 mois en février 2023, en règle générale. "Une des pistes, c’est de réduire cette durée d’indemnisation de plusieurs mois", mais "je ne pense pas qu’il faille que ça aille en dessous de 12 mois", a-t-il estimé.
Avoir travaillé au moins 6 mois sur les 18 derniers mois
A l’heure actuelle, il faut avoir travaillé six mois sur les deux années précédentes pour percevoir une allocation-chômage. "Là aussi, on peut imaginer, soit de dire : ’Il faut travailler davantage sur les 24 derniers mois’ ou alors dire que les six mois s’apprécient sur une durée moins longue qui est, par exemple, 18 mois", a lancé le Premier ministre.
Baisse des indemnisations ?
Enfin, Gabriel Attal a abordé le troisième levier, celui du niveau d’indemnisation du chômage, avec une dégressivité de l’indemnisation au fil du temps passé sans emploi. "Là aussi, c’est une des pistes, qui a moins ma préférence que les deux précédentes, mais on va laisser les partenaires sociaux travailler", a prévenu le Premier ministre.
Cette nième réforme de l’assurance-chômage doit être mise en place à partir de cet automne 2024.