Ski : grève des remontées mécaniques à partir de février 2023, allocations chômage et réforme des retraites des saisonniers en cause
Non, les grèves des remontées mécaniques ne concernent pas directement la réforme des retraites, mais bien avant tout cette réforme des allocations chômages en vigueur depuis 2021. Décryptage.
lundi 30 janvier 2023, par Denis Lapalus
Saisonniers : la réforme des allocations chômage ne passe pas
Passage de 4 mois à 6 mois : depuis le 1er décembre 2021, la durée minimale de travail pour recharger les droits à l’allocation chômage des saisonniers est de six mois sur les 24 derniers mois pour obtenir au moins six mois d’indemnisation. Auparavant, il ne fallait que quatre mois sur les 24 derniers mois pour recharger des droits pour quatre mois.
475.000 personnes impactées
Selon une étude d’impact de l’Unédic, ce passage à six mois devait conduire, au cours de la première année d’application, à retarder l’ouverture de droits à 475.000 personnes, notamment des jeunes ou des saisonniers qui multiplient les contrats courts. Depuis son entrée en vigueur, nombre d’entre eux se sont reconvertis ou sédentarisés, alors même que les saisonniers du tourisme font partie des métiers les plus recherchés, selon Pôle emploi.
Réforme des retraites
Le recul de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans serait un activateur supplémentaire de ce ras-le-bol. Ainsi, les saisonniers travaillant dans les montagnes entendent bien profiter de leur impact sur les vacanciers afin de se faire entendre.
Ski : conséquences sur les pistes ?
"On a décidé d’appeler à la grève pendant les vacances de février, car les revendications seront mieux entendues lors de cette période", assure Eric Becker auprès de RMC. Pour autant, les syndicalistes se veulent rassurant quant aux conséquences pour les touristes. "Les remontées fonctionneront normalement à partir du lendemain : nous ne voulons pas fragiliser encore des entreprises déjà en difficulté", souligne le secrétaire général des remontées mécaniques à Force ouvrière. Pour l’instant, le mot d’ordre est de coller aux dates choisies par l’intersyndicale au niveau national.