Vacances d’été 2020 : le prix des locations saisonnières en France ne baissent pas avec la crise
D’après deux sondages pour Amivac, réalisés par SeLoger et OpinionWay, publiés dans le JDD, les Français hésitent encore largement à réserver des biens pour cet été. 60% des vacanciers n’ont pas encore loué de bien. D’un autre côté, les bailleurs pourtant très majoritairement pessimistes pour la saison à 78%, ne baissent pas leur prix afin de séduire plus rapidement les indécis.
dimanche 21 juin 2020, par Denis Lapalus
La baisse des prix des locations saisonnières se fait attendre...
C’est un paradoxe bien français, un de plus. Avec la crise, la grande majorité des bailleurs (78%) de locations saisonnières anticipent un impact négatif, la fréquentation des vacanciers étrangers sera en forte baisse. Mais ils n’envisagent pas véritablement de baisser pour autant leurs prix.
Seulement 17% des bailleurs ont baissé leur prix
"Il est assez frappant de constater que six bailleurs sur dix se déclarent inquiets mais qu’en dépit de ça 83% refusent de baisser leurs prix", déclare Stéphane Lefebvre-Mazurel, directeur de pôle marketing chez OpinionWay. "Or la saison est déjà bien avancée et six vacanciers sur dix n’ont toujours pas réservé leur lieu de vacances.". Cette intransigeance des propriétaires surprend dans la mesure où les touristes étrangers ne seront pas ou peu présents. Et rien ne dit que le flux de Français suffira à compenser leur défection. D’un point de vue géographique, cette problématique est très visible. Dans des Régions comme la Bretagne, qui dépend moins de la clientèle internationale, l’inquiétude des bailleurs tombe à 47%. D’ailleurs, 9% des bailleurs bretons ont déjà diminué leurs tarifs, tandis qu’ils sont 24% en Région Paca.
60% des vacanciers n’ont pas encore réservé
Six personnes sur dix n’ont toujours pas réservé leur logement à la mi-juin. "Un chiffre important car, généralement, pour les grandes vacances, les gens s’y prennent des mois à l’avance tant certaines destinations sont demandées", s’étonne Stéphane Lefebvre-Mazurel. Ce retard à l’allumage s’expliquerait par le fait que 58% des vacanciers reconnaissent que la crise les a contraints à changer leurs habitudes. Parmi eux, 54% ont modifié leur destination, la plupart du temps en renonçant à l’étranger. Conséquence : 77% des sondés partiront en France, et 34% par volonté de soutenir l’économie nationale. "En même temps, les Français n’ont pas tellement le choix, vu les incertitudes sur les destinations étrangères, ce qui biaise probablement cette affirmation", estime Stéphane Lefebvre-Mazurel.
17% des Français ne partiront pas à cause de la perte de revenus durant la crise
Si 17% ne partiront pas en raison d’une perte de revenus. De même, la durée moyenne des congés sera revue à la baisse, en passant de 3 à seulement 2 semaines. La prise de congés obligatoire durant la période de confinement, ajoutée à la réduction des revenus conduit à réduire la durée des congés. "Les entreprises ont souvent précisé à leurs salariés qu’il fallait se préparer à une éventuelle reprise, et raccourci leurs congés", avance le responsable d’OpinionWay. Il ajoute que "les Français veulent maîtriser leur environnement et leurs contraintes sanitaires". Cela justifierait que seuls 15% d’entre eux songent à séjourner à l’hôtel, contre 37% qui optent pour des appartements et 33% pour des maisons.