Vacances de Ski 2024 : les prix des forfaits en forte hausse, un exemple : + 6 % à l’Alpe-d’Huez
Inflation oblige, le prix des forfaits de ski grimpent également fortement. Pour quelles raisons ? L’opérateur de la station de l’Alpe-d’Huez détaille les causes d’une telle hausse des prix.
vendredi 9 février 2024, par Mon Guide Vacances
Ski : vacances de février 2024, pourquoi le prix des forfaits explose-t-il ?
À l’approche des vacances de février, les domaines skiables se préparent activement pour l’arrivée des skieurs. Ces derniers réservent leurs forfaits, en tentant de trouver de bonnes affaires. Le ski est une activité onéreuse, mais peu de personnes connaissent les éléments qui définissent son coût. Zoom sur le forfait journée à l’Alpe d’Huez.
Alpe-d’Huez, forfait jour à 62 €
Cette année, le prix du forfait journée à l’Alpe d’Huez s’établit à 62 euros, en hausse par rapport à l’année précédente (58 euros). Depuis plusieurs années, les exploitants sont confrontés, comme tous les français, à l’inflation et à l’envolée des prix de l’électricité qui permet de faire tourner leurs remontées. L’année précédente, la hausse du prix du forfait de 3 % était bien en deçà de la flambée de 10 à 12 fois du prix de l’énergie. Cette année, avec une augmentation de 6 %, SATA Group - Aeon espère un retour à la normale des prix. Malgré ces augmentations, le forfait de ski français demeure parmi les moins chers.
Sur 10 ans, des hausses 2 fois plus élevées que l’inflation
Forfaits | Prix 2014 | Prix 2024 | Variations en % |
---|---|---|---|
Adulte (Semaine) | 238.50 € | 310.00 € | +29,98 % |
Senior (Semaine) | 191.00 € | 267.00 € | +39,79 % |
Adulte (Journée) | 45.00 € | 62.00 € | +37,78 % |
Senior (Journée) | 36.00 € | 56.00 € | +55,56 % |
À titre de comparaison, l'inflation cumulée entre 2014 et 2024 s'élève à 16,80 %. |
Forfaits de ski, payer pour quoi ?
Les contributions majeures, dont l’entretien, la gestion, les provisions et les frais généraux, représentent 40 % de son prix. Les charges de personnel représentent 31 % du coût total, avec 550 employés sur le domaine skiable. Après déduction des impôts et taxes, redevances, affermages, locations, amortissements et frais financiers, la marge du groupe équivaut à 1 %.
Le coût de la décarbonation
Au contact d’un environnement fragile, qui est un lieu de loisirs, mais aussi un lieu de vie, SATA Group-Aeon a également investi pour décarboner ses activités, en passant toutes les dameuses cette saison au HVO (huile végétale hydrotraitée induisant - 93 % de CO2), en pratiquant l’éco conduite du damage, en optimisant l’énergie pour les installations liées à la neige de culture et en installant des panneaux solaires dans les gares.
Alpe-d’Huez, un bon élève
Si la station de l’Alpe-d’Huez bénéficie d’une altitude favorable, de 1.860 m à 3.330 m, le manque de neige se fait moins criant qu’ailleurs. De son côté, la Cour des Comptes a publié un rapport à charge sur de nombreuses stations de ski bien moins loties. Les communes concernées n’ont du reste pas apprécié ce rapport. Ainsi, avec le réchauffement climatique, s’obstiner à proposer des activités de ski en dessous de 1.800 m d’altitude deviendrait pour le moins anachronique. Le modèle économique hérité des années 1960 et 1970 dans le cadre des plans Neige initiés par l’État, le tourisme montagnard représente à la fois un acteur de poids en France (avec 22,4 % des nuitées touristiques) mais aussi sur la scène internationale, où l’Hexagone se classe désormais en seconde position avec 53,9 millions de journées-skieurs derrière les Etats-Unis (61 millions), et un chiffre d’affaires de 1,6 milliard d’euros généré par la filière des remontées mécaniques. Les enjeux seraient donc, comme toujours et avant tout, financiers.