Assurance emprunteur : pourquoi la fin des questionnaires de santé pour tous n’est-elle pas une vraie bonne nouvelle ?
Avec la libéralisation de l’assurance emprunteur à compter du 1er septembre 2022, deux autres mesures d’assouplissement seront effectives : le doit à l’oubli pour les personnes ayant été malades, ainsi que la fin du questionnaire de santé pour les crédits inférieurs à 200.000€.
vendredi 4 février 2022, par Denis Lapalus
Assurance emprunteur libéralisée
À compter du 1er septembre 2022, tous les emprunteurs de crédits immobiliers pourront changer d’assurance emprunteur, sans avoir à se soucier de la date anniversaire de leur contrat actuel. Ce n’est pas une révolution, mais changer d’assurance emprunteur représente une économie à la clé de quelques milliers d’euros, pour quelques 7 millions d’emprunteurs.
Droit à l’oubli
Avec cette nouvelle mesure vient deux autres changements, dont le droit à l’oubli pour les personnes ayant été malades. Par ailleurs, le « droit à l’oubli » dont bénéficient les anciens malades de pathologies cancéreuses et d’hépatite C passe de 10 à 5 ans. Jusqu’à présent, ce seuil ne concernait que les emprunteurs dont le cancer avait été diagnostiqué avant l’âge de 21 ans.
Fin des questionnaires de santé, pas une vraie bonne nouvelle ?
La fin des questionnaires de santé pour les crédits immobiliers d’un montant limité à 200.000€ et dont l’échéance de remboursement est antérieure au 65ème anniversaire de l’assuré n’est pas forcément une bonne nouvelle. En effet, pour les assureurs, le risque global reste le même. Ainsi, si vous êtes fumeur, la prime de votre assurance emprunteur est plus élevée que celle d’un non fumeur, car votre risque de santé est plus élevé. Logique. Donc sans questionnaire de santé, comme le risque global reste le même, les assureurs devraient donc logiquement revoir à la hausse leur prime d’assurance.
Ainsi, tempère Olivier Lendrevie, président de CAFPI : « Je parlerais de victoire en demi teinte, en effet, une bonne nouvelle pour les malades et les fumeurs de moins de 40 ans et une mauvaise nouvelle pour les biens portants non-fumeurs dont les tarifs d’assurance risquent fort d’augmenter. Et rien ne change pour les plus de 40 ans ou les emprunteurs de plus de 200.000€ qui resteront soumis aux questionnaires de santé. ».