Assurance perte d’exploitation pour les restaurateurs : de plus en plus d’assureurs versent des dédommagements

L’assurance perte d’exploitation n’est pas applicable dans le cadre de la fermeture administrative COVID imposée aux restaurateurs. Cependant, les assureurs sont également au pied du mur et pourraient perdre une partie importante de leur clientèle en ne les préservant pas. De plus en plus d’assureurs s’apprêtent ainsi à verser des dédommagements, même sans application des clauses de leur assurance perte d’exploitation.

mercredi 22 avril 2020, par FranceTransactions.com (avec AFP)

CIC Assurances, Crédit Mutuel (ACM IARD), BPCE IARD...

Les banques tiennent à leurs clients et face à la crise économique actuelle, provoquée par cette période de confinement pratiquement mondial, nombre de leurs clients Pro sont proches de la faillite. Un client Pro pour une banque, c’est un client précieux. Non seulement les frais bancaires appliqués sur ses comptes bancaires sont bien plus élevés que pour un client particulier, mais la banque réalise des marges conséquentes sur les assurances professionnelles vendues, là encore, avec des primes sans commune mesure. C’est pourquoi la préservation de la clientèle entreprise est une priorité pour les banques. Et pour certaines activités, ce confinement est une tragédie.

Sur les 114.000 restaurateurs français, la moitié ne serait pas certaine de pouvoir ré-ouvrir. Par ailleurs, seulement près de 11% des restaurateurs, soit 12.540 auraient souscrits une assurance perte d’exploitation (assurance contre la chute du chiffre d’affaires liée à un arrêt de l’exploitation du restaurant). Mais évidemment, ce type d’assurance n’est pas applicable dans le cadre d’une fermeture administrative.

Dédommagements versés aux restaurateurs assurés pour leur perte d’exploitation

Bien que cette assurance multirisques perte d’exploitation ne soit pas applicable, les différents assureurs vont verser des dédommagements, à l’instar de CIC Assurances ou de Assurances Crédit Mutuel IARD. Le gouvernement les a, du reste, fortement incité à le faire. Les règles de calcul du dédommagement sont basés sur le chiffre d’affaires annuel et vont varier évidemment selon les assureurs. Du côté du Crédit Mutuel, voici les montants avancés :

  • 11.500€de dédommagement pour un CA de 240.000€. Un restaurateur affichant un chiffre d’affaires annuel de 240 000 euros touchera une prime de 11 500 euros, a annoncé le CIC dans un communiqué de presse.
  • Un chiffre d’affaires annuel de 90.000 euros permettra de bénéficier de 7.000 euros.

« Chaque assuré concerné sera contacté dans les prochains jours par son chargé de clientèle, avec pour objectif de procéder au versement des premières primes dès début mai », précise encore le Crédit Mutuel.

Ne pas faire faillite avant !

Mais certains assureurs sont évidemment plus que prudents. Ils souhaitent s’assurer que les restaurateurs vont bien ré-ouvrir, et ainsi ne pas leur verser un dédommagement à fonds perdus. C’est pourquoi, pour certains assureurs, comme BPCE IARD, la somme ne sera versée, pour tous les assureurs qu’après la date de ré-ouverture des restaurants. Une façon somme toute bien particulière d’aider ses clients... Du côté du Crédit Mutuel IARD, l’assureur annonce vouloir verser le dédommagement avant la ré-ouverture, ce qui donne évidemment bien plus de sens.

Des milliards d’euros réclamés par le syndicat des restaurateurs et de l’hôtellerie

Le syndicat des restaurateurs et de l’hôtellerie plaide, en effet, pour une intervention de l’ensemble des assureurs au titre des pertes d’exploitation essuyées par un secteur qui emploie près de 740 000 salariés. Mais les sommes engagées flirteraient plutôt avec les milliards d’euros, de l’ordre de 2,6 Md€, selon l’UMIH (1,2 Md€ pour les restaurateurs, 1 Md€ pour l’hôtellerie, 338 M€ pour les bars-cafés et 23 M€ pour les discothèques).

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