Assurances : la crise aura un impact majeur pour le secteur selon l’ACPR
Le secteur français de l’assurance est solide, mais la crise liée au Covid-19 et ses conséquences économiques et sociales auront un impact majeur, a fait savoir jeudi l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, le superviseur français de la finance.
jeudi 28 mai 2020, par FranceTransactions.com (avec AFP)
La crise sanitaire aura un impact "majeur" sur l’assurance (superviseur)
La crise aura "des effets significatifs sur les résultats du secteur en 2020", a déclaré Bernard Delas, vice-président de l’autorité, à l’occasion de la publication de son rapport annuel. Du côté des revenus, "il faut s’attendre à une baisse des produits financiers et des primes encaissées", a-t-il expliqué, touten soulignant des fortes variations possibles d’un secteur à l’autre. "Des améliorations en assurance automobile et une dégradation plus ou moins forte en prévoyance, assurance annulation d’événements, chômage, assurance-crédit, pertes d’exploitation ou responsabilité civile sontprévisibles", a poursuivi M. Delas.
Assurances pertes d’exploitation, le dossier n’est pas clos
La pandémie a notamment mis en lumière les questions soulevées par la couverture des pertes d’exploitation sans dommages, notamment dans des secteurs particulièrement touchés tels que la restauration. Bien de plus en plus d’assureurs entreprennent des gestes de solidarité envers leurs clients assurés, ce dossier ne reste pas clos. "De nombreux clients qui croyaient de bonne foi qu’ils étaient couverts par le contrat qu’ils avaient souscrit ont découvert que ce n’était peut-être pas le cas. Lorsque la rédaction du contrat ne permet pas de conclure avec certitude à une absence de garantie, seul le juge peut trancher et lever le doute. L’ACPR n’a en effet pas autorité pour dire le droit en matière de contrat", a affirmé M. Delas.
Des ratios de solvabilité en forte baisse
Autre conséquence de la crise, les ratios de solvabilité des assureurs se sont dégradés, de l’ordre de 20 à 30 points au 31 mars dernier. Mais de façon générale, le secteur est suffisamment solide et bien capitalisé pour faire face à tous ses engagements et résister même dans les scénarios les plus défavorables.
Les résultats des assureurs fortement dégradés cette année
"Au total, les résultats du secteur de l’assurance seront cette année fortement affectés mais il est difficiled’apprécier aujourd’hui dans quelle proportion sachant que tous les effets de cette crise sur la sinistralité comme sur l’activité n’apparaîtront que progressivement au cours des prochains mois", a encore souligné M. Delas.
Assurance-vie en décollecte
L’assurance vie connaît quant à elle un mouvement de décollecte nette de l’ordre de 5,2 milliards d’euros depuis le 1er mars. En 2019, la collecte nette en Assurance Vie s’est stabilisée à un niveau élevé, tandis qu’en assurance non vie, l’activité s’est développée à un bon rythme avec des primes qui progressent de près de 4%. La sinistralité s’est par contre légèrement dégradée, a faitsavoir M. Delas.