Assurances : pas de chance pour Luko, afin d’éviter la faillite, vente effectuée à Admiral Group
Le marché de l’assurance habitation est sans conteste le plus difficile pour les assureurs, des primes minimes, un produit d’appel, mais pas plus. Luko, avec ses dettes, préfère jeter l’éponge.
vendredi 16 juin 2023, par Denis Lapalus
Luko, cette start-up mettant en avant son adoption des congés payés illimités, a été contrainte à la vente, ses dettes devenant trop importantes. Aucun lien de cause à effet. Spécialisée dans l’assurance habitation, tout comme l’assurance emprunteur, la jeune pousse n’aura pas su séduire suffisamment son public.
Luko : pas de chance
Placée sous procédure de sauvegarde, Luko a cédé ses activités françaises au britannique Admiral Group (marque L’olivier Assurance en France) pour un prix modique de 14 millions d’euros (dernière levée de fonds de 25 millions d’euros en 2020), afin de rembourser une partie de sa dette. Sa licence d’assureur en Allemagne est aussi en vente indique le quotidien Les Echos. Luko dément, affirmant que ce montant ne représente pas la totalité du prix, non-public, mais seulement la partie dédiée aux créanciers. Admiral ne précise pas les termes financiers.
Après avoir levé au total 70 millions d’euros depuis sa fondation, en 2016, Luko avait échoué à boucler un nouveau tour de table fin 2022. A ce contexte difficile s’ajoutaient, pour la jeune pousse déficitaire, des échéances de remboursement sur sa dette de 45 millions d’euros, notamment sur les 12 millions dus aux actionnaires d’ Unkle , une start-up rachetée en 2022. Faute de pouvoir y faire face, Luko a été placée mardi en procédure de sauvegarde accélérée pour renégocier et étaler les créances.
Jugement du tribunal
Le jugement du tribunal de commerce de Bobigny précise que l’offre de reprise des activités françaises permet « un refinancement à hauteur de 14 millions d’euros dont 11 millions immédiatement disponibles et 3 millions versés sous condition dans les 18 mois ». Le plan de sauvegarde « semble de nature à assurer la pérennité de l’activité et le maintien de l’emploi », estiment les juges.
En France, le groupe britannique va s’appuyer sur deux jambes. « Nous allons conserver les deux marques, Luko et L’olivier, aux positionnements distincts, l’une étant spécialiste de l’assurance habitation, l’autre de l’assurance auto, explique Pascal Gonzalvez, directeur général de L’olivier Assurance. Au Royaume-Uni et en Espagne, nous avons déjà l’habitude d’avoir plusieurs marques pour être plus visibles sur les comparateurs de prix. »