Crise immobilière, faillites : les défaillances d’entreprises françaises à un niveau record depuis 30 ans au 4e trimestre 2023
Crise immobilière, remboursement des PGE, rappel des URSSAF, consommation en berne... Altarès confirme un mur de défaillances d’entreprises au 4e trimestre 2023.
jeudi 18 janvier 2024, par Denis Lapalus
Avec 57.729 procédures ouvertes en 2023, le nombre de défaillances est en augmentation de 35,8 % par rapport à 2022, après déjà la hausse historique de 49 % en 2022, selon le cabinet Altares.
58.000 défaillances au T4 2023, un record vieux de 30 ans
De quoi faire frémir. Le cabinet d’études Altarès ne fait pas de détour. C’est tout simplement le plus haut niveau de défaillances d’entreprises depuis 30 ans. En cause, la vague post-COVID, la reprise des cotisations sociales, le remboursement des PGE et bien évidemment la crise immobilière, tout comme la chute de la consommation. Bien que le remboursement des PGE soit de nouveau étendu, au cas par cas, jusqu’en 2026, maintenir en vie ces entreprises en difficulté reste surtout un enjeu pour préserver l’emploi.
Le cabinet observe que « même les plus grands acteurs ne sont pas épargnés » puisque les défaillances ont touché 171 entreprises d’au moins 100 salariés en 2023, au plus haut depuis 2014 (185 défauts).
Entreprises zombies post-COVID
Le mur des faillites d’entreprises, attendu depuis la crise COVID, n’est jamais arrivé. Il se pourrait bien qu’il arrive désormais. Bien que le remboursement des PGE soit un souci pour 50% des emprunteurs, ce sont surtout les rappels des cotisations salariales qui poseraient souci. L’URSSAF est moins souple et cela pousse les entreprises à la peine directement en suivre la procédure de placement en défaillance. Si défaillance n’est pas équivalent à la faillite, cela est la première étape, et l’issue est le plus souvent la faillite. Les chiffres publiés par la Banque de France, par rapport à ceux du cabinet Altarès, sont sensiblement plus faibles habituellement.
Hausse de 53.8% des faillites dans l’immobilier
Selon les données transmises par la société spécialisée Altarès, les défaillances de promoteurs sont en hausse de 53,8%, celles de constructeurs de 55,6% et surtout celles d’agences immobilières a presque doublé avec une hausse de 84% par rapport à la même période de 2022. Il faut remonter à septembre 2016 pour trouver de tels niveaux de défaillances sur une année. Ce nombre, certes en progression, reste toutefois en deçà de ceux de la première moitié des années 2010 avec des défaillances qui frôlaient les 900 comme en 2013. Il faut rappeler en outre que le pays compte plus de 40.000 agences immobilières, soit 10.000 de plus qu’il y a 10 ans.
Constructeurs et promoteurs
En ce qui concerne les entreprises de construction et les promoteurs la situation est inquiétante, mais moins catastrophique qu’anticipée. Le nombre de défaillances est en forte hausse sur un an avec 696 pour les premières et 111 pour les seconds.