Baisse des prix de l’immobilier sur Paris : seulement 11.500€ de revenus nets par mois suffisent pour acheter un 75 m2
Titre évidemment provocateur et ironique. Rien de bien nouveau, au contraire, les prix sur Paris ont tendance à baisser. Si avec un salaire de 11.500€ nets par mois, vous n’avez aucun apport pour l’acquisition de votre résidence principale, consultez de toute urgence un conseiller en gestion de patrimoine. Il est temps de commencer à gérer correctement votre argent.
dimanche 11 avril 2021, par Denis Lapalus
Il faudrait gagner près de 11.500 € nets/mois pour acheter 75 m2 à Paris !
C’est de la théorie pure. Avec un tel revenu, si vous n’avez pas un apport conséquent, c’est que votre gestion financière est calamiteuse. Consultez rapidement ! La baisse des prix sur Paris est très légère, et ce n’est pas encore la réelle baisse attendue. Alors que le changement de mode de vie commence à s’opérer, l’immobilier résidentiel parisien résiste bien à l’exode de sa population. Les parisiens quittent la Capitale, mais en petit nombre seulement. Et comble de la tendance, ils vont tous en grande couronne, où les prix flambent !
10.630€ du mètre carré à Paris
Après avoir atteint 10 850 €/m2 à l’automne dernier, puis 10 730 € en janvier, le prix moyen des appartements à Paris est estimé à 10 630 € le m2 sur la période de mars à mai 2021 (avant-contrats). En 10 ans, les prix moyens à Paris ont augmenté de 5 500 €/m2, une envolée que n’a pas compensé la baisse des taux, pourtant divisés par 3, entrainant ainsi une hausse des revenus nécessaires pour acheter dans Paris. Dans le reste de l’Ile-de-France, le pouvoir d’achat immobilier varie fortement d’un département à l’autre, avec un revenu minimum pour acheter 75m2 allant de 3000 €/mois à 7000 €/mois.
Bulle immobilière en France, +6% sur une année glissante
Les prix de l’immobilier sur Paris ne baissent que très peu, selon l’indice PARSSQM. Alors que les médias indiquent une baisse continuelle des prix, cette dernière reste très faible. En revanche, dans le reste de l’Ile de France, les confinements successifs poussent les prix encore plus haut.
Ceux où la hausse est la plus forte sont l’Essonne (+ 0,8 % depuis le 1er février, + 3,8 % depuis un an), le Val-d’Oise (+ 0,9 %, + 3,7 %), la Seine-Saint-Denis (+1 %, + 3,6 %), la Seine-et-Marne (+ 1,1 %, + 3,4 %), et le Val-de-Marne (+ 0,7 %, + 3 %). Ceux dont les prix ont le moins grimpé sont là où ils étaient déjà les plus élevés. Dans les Yvelines, les prix n’ont pris que 0,2 % en deux mois et 1,4 % en un an, et dans les Hauts-de-Seine, 0,4 % et 2,3 %. « Portée notamment par les perspectives du Grand Paris, l’Ile-de-France est la grande gagnante de ce début d’année, avec une forte augmentation de la demande en banlieue parisienne. En première couronne, les appartements avec de grands balcons ou des terrasses sont plébiscités, tandis qu’en seconde couronne les maisons avec jardin attirent les Franciliens », commente Yann Jéhanno, président du groupe Laforêt.
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Ceux qui achètent à Paris ont un profil bien différent du profil moyen des emprunteurs
On note chez les emprunteurs financés par Vousfinancer que les primo-accédants ne représentent que 20 % des acheteurs à Paris (contre 40 % en moyenne en France). Au global, tous profils confondus, ils empruntent en moyenne 295 000 € à Paris (soit 100 000 € de plus que la moyenne France entière) avec des revenus moyens de 82 000 € et un apport élevé (70 000 €) afin d’acheter une surface assez grande pour y vivre. « Dans le contexte actuel marqué par les différents confinements et la possibilité de travailler davantage à distance, on note une évolution des profils d’acheteurs à Paris avec une chute de la part de certaines typologies d’acheteurs comme les primo-accédants ou les familles qui préfèrent s’éloigner dans d’autres départements d’Ile-de-France ou même quitter la région pour acheter une plus grande surface avec un extérieur. La part des primo-accédants à Paris est ainsi tombée à seulement à 20 % des acheteurs en 2020, contre 28 % en 2019 et 40 % en 2018 » analyse Sandrine Allonier.
A l’inverse, la part des investisseurs augmente à Paris : elle est deux fois supérieure à ce qu’elle est au niveau national (30 % contre 15 % en moyenne nationale), notamment en raison de la valeur refuge que constitue toujours la Pierre pour les Français, après une année 2020 marquée par la volatilité notamment des marchés boursiers, mais aussi le niveau des taux qui conduit certains habitants des grandes villes, qui ne peuvent pas acheter une surface suffisante dans laquelle vivre, à faire le choix de rester locataires de leur résidence principale et d’acheter quand même pour louer.
De forts écarts de pouvoir d’achat et de revenus nécessaires pour acheter en Ile-de-France
Si les prix à Paris connaissent un certain assagissement, en Ile-de-France, d’après les Notaires, sous l’effet de la hausse de la demande, la progression se poursuit : + 5,8 % en janvier 2021 par rapport à janvier 2020. Pour autant, à 6 640 €/m2 en moyenne en mars d’après les projections sur les avant-contrats, les prix restent bien plus attractifs qu’à Paris, avec de forts écarts selon les départements.
Mensualité de 1.000€, vous pouvez acheter un 12 m2 sur Paris !
Ainsi pour une mensualité de 1 000 € sur 20 ans, on peut acheter 12 m2 de plus en Ile-de-France qu’à Paris (31,7 m2 contre 19,8 m2) soit une pièce en plus… voire davantage, selon que l’on achète en grande couronne ou en petite : on peut ainsi acheter 76 m2 en moyenne en Seine-et-Marne mais seulement 32,4 m2 dans les Hauts-de-Seine, soit près de 2,5 fois moins de surface !
Coté revenus, de gros écarts également : pour acheter 75 m2 dans les Hauts-de-Seine, il faut gagner 7000 € par mois contre 4300 € en Seine-Saint-Denis mais davantage dans les Yvelines (4411 €). On est dans tous les cas bien loin des 11 500 €/mois nécessaires pour acheter à Paris…