Placements SCPI, SCI, OPCI au premier trimestre 2023 : chute de 25% des versements
Avec la remontée des taux d’intérêts, le ratio rendement/risque des supports immobiliers en pierre-papier ont perdu de leur superbe face à la concurrence des produits de taux d’intérêt. Les incertitudes concernant le marché de l’immobilier en 2023 font le reste.
mercredi 3 mai 2023, par Denis Lapalus
Un marché immobilier d’entreprise incertain
Sans surprise, les incertitudes sur le marché de l’immobilier d’entreprise sont nombreuses. L’évolution du secteur des bureaux notamment, cœur de cible de nombreuses SCPI. La chute de 8.5 % du prix de la part de la renommée Lafitte Pierre au 1er mars 2023, si souvent recommandée par les conseillers financiers, est tout un symbole. Comme à chaque fois, c’est au pied du mur que l’on voit le mieux le mur. Par ailleurs, ces articles concernant l’absence de souci de liquidité portant sur les parts de SCPI rappellent aux plus anciens que la crise des années 1990 pourrait bien se reproduire à l’identique. Dans un marché baissier, ce n’est pas la digitalisation du marché secondaire des parts qui résoudra le souci, les acheteurs de parts n’existeront tout simplement plus. Le souci de liquidité existera donc bel et bien si les vendeurs se multiplient. Mais pour le moment, les achats sont toujours majoritaires.
Les investissements en pierre-papier chutent de 25% au premier trimestre 2023
Le repli est sans doute plus fort qu’attendu. Divers indicateurs laissaient effectivement penser que la collecte des fonds immobiliers non cotés du 1er trimestre de l’année serait sans doute moins flamboyante qu’au cours des trimestres précédents. C’est effectivement le cas. Mais le recul est plus brutal que prévu. Selon les données publiées le 19 avril par l’ASPIM et l’IEIF, les fonds immobiliers grand public (SCPI, sociétés civiles immobilières et OPCI) ont collecté 2,8 Md€ au 1er trimestre 2023, contre 3,9 Md€ au premier trimestre 2022.
Les produits financiers de taux d’intérêt reprennent la main
« Après une collecte record en 2022, les fonds immobiliers grand public ont collecté un volume proche de la moyenne des cinq années précédentes », relativise Jean-Marc Coly, le président de l’ASPIM, dans son communiqué. Pour l’ASPIM, ce « tassement » s’expliquerait notamment par la remontée des taux d’intérêt qui aurait « redonné de l’attractivité aux placements monétaires ».
Il est évident que les produits d’épargne de taux d’intérêt ont repris la main : le ratio rendement/risque est désormais bien plus favorable aux livret A, LDDS, LEP et autres livrets fiscalisés, en n’oubliant pas les comptes à terme. Le taux proposé aux épargnants par certaines offres de compte à terme pouvant aller jusqu’à 3.8% brut sur 5 ans (avril 2023), sans risque. Pourquoi prendre des risques pour un rendement brut de 4.5 % ? L’écart de rendement n’est plus suffisamment significatif.