Le succès du placement dans la pierre a fait massivement grimper les prix des logements en France (économiste)
Si le prix des logements, qui a bondi en France de 2000à 2007, s’est simplement effrité alors qu’il chutait ailleurs en Europe, c’est parce que les placements dans la pierre ont eu un effet inflationniste massif, selon un économiste.
mercredi 10 juin 2015, par FranceTransactions.com (avec AFP)
Le succès du placement dans la pierre a fait "massivement" grimper les prix des logements en France (économiste)
"Pourquoi le prix des logements a-t-il si peu baissé en France depuis 2008 ?", s’interroge l’économiste Jacques Friggit, membre du Conseil général de l’Environnement et du Développement durable dans une note datée d’avril 2015, mise en ligne mercredi.
Selon lui, aucune des raisons communément avancées pour expliquer la flambée du prix des logements -* insuffisance de la construction, demande croissante liée à la hausse du nombre de ménages, transactions d’acheteurs étrangers, rareté du foncier, effet inflationniste des aides... -* ne résiste à l’analyse.
"De 2000 à 2007, le prix des logements en France, qui était resté stable par rapport au revenu par ménage de 1965 à 2000, s’est envolé comme dans beaucoup d’autres pays", rappelle l’économiste.
Toutefois, depuis 2008, "alors qu’il a fortement baissé dans ces autres pays, il n’a globalement que peu diminué dans le nôtre".
Selon cette note de M. Friggit -* rédigée à titre"personnel" et pas au nom du CGEDD, est-il précisé -, cette "exception française" tout comme l’envolée des prix de 2000 à 2007, sont dues à "l’effet inflationniste de l’environnement financier".
La chute des taux d’intérêt à un niveau historiquement bas, a "permis une forte haussedes prix" tandis que l’allongement de la durée des prêts apportait un complément de capacité d’emprunt aux ménages, analyse M. Friggit.
Cette baisse des taux n’a que très partiellement compensé la flambée des prix : pour acheter le même logement, un accédant à la propriété devait en effet s’endetter sur 33 ans en 2007 contre 15 ans en 1965 ou en 2000.
Quant à l’investissement locatif, il a été boosté par "la diminution du rendement de son principal concurrent, le placement obligataire", et par le fait que les particuliers ont délaissé les actions aprèsle krach boursier de 2000, dit l’économiste.