Vote à l’Assemblée de Corse d’un plan de développement et d’aménagement durable
L’Assemblée de Corse a entamé jeudi un ultime débat avant de voter sur un Plan d’aménagement et de développement durable (PADDUC) destiné à assurer pour trente ans l’équilibre entre la protection de la nature et du patrimoine et un développement économique et social harmonieux de l’île.
jeudi 1er octobre 2015, par FranceTransactions.com (avec AFP)
Vote à l’Assemblée de Corse d’un plan de développement et d’aménagement durable
L’objectif des élus porteurs de ce projet est avant tout de remédier à la spéculation foncière et immobilière et l’urbanisation anarchique à laquelle fait face l’île de Beauté.
C’est "un projet de société que nous avons élaboré collectivement et votre vote marquera un moment important de notre histoire que les Corses attendent depuis plus de trente ans", a déclaré la conseillère exécutive Maria Giudicelli à l’ouverture des débats.
Cheville ouvrière du plan élaboré depuis quatre ans, Mme Giudicelli, qui appartient à la majorité de gauche au pouvoir enCorse, a souligné qu’il était "vital aujourd’hui de mettre un coup d’arrêt à une situation qui ne cesse de se dégrader" et qu’"il est temps que des digues soient posées pour arrêter l’hémorragie foncière".
Ce plan, qualifié de "tromperie" par les organisations de défensede l’environnement, prévoit notamment de préserver 106.000 hectares d’espaces stratégiques agricoles pour limiter la spéculation foncière. Il souligne aussi l’importance de l’économie productive pour dégager la Corse des seules industries du tourisme et du BTP.
Insistant sur le caractère politique du document, l’élu nationaliste Jean-Christophe Angelini, de la coalition Femu a Corsica (Faisons la Corse, 11 élus sur 51) a évoqué les "craintes et les menaces" pesant sur le plan et annoncé que son groupe présenterait une dizaine d’amendements.
Ce PADDUC est le premier document de ce type élaboré par les élus insulaires depuis l’adoption d’un schéma d’aménagement préparé par l’Etat et adopté en 1992 et après l’abandon en 2009 d’un précédent PADDUC.
Présenté par la droite, alors majoritaire à l’assemblée territoriale, il axait le développement de la Corse sur l’économie résidentielle et la construction à outrance de résidences secondaires.
Sous la pression notamment des défenseurs de l’environnement et des nationalistes, ce PADDUC avait été abandonné, ce qui n’empêcha nullement le BTP de connaître un fort développement sur fond d’"urbanisation anarchique", aujourd’hui dénoncée par Mme Giudicelli, et de spéculation foncière et immobilière effrénée, parallèlement à une forte montée de la pauvreté dans l’île.