Taux immobilier : les Français ont bénéficié des taux les plus bas d’Europe, un avantage à double tranchant
Selon une étude du Crédit Foncier publié cette semaine, sur les taux des crédits immobiliers pratiqués en Europe, les emprunteurs Français ont été les mieux lotis. Une aubaine qui doit toutefois doit être pondérée. Si le pouvoir d’achat immobilier des Français a augmenté de 30% en 8 ans, ils n’ont pas fait de meilleures affaires pour autant que leurs voisins européens. Le prix de l’immobilier en France reste à des niveaux totalement irrationnels.
vendredi 16 juin 2017, par Denis Lapalus
Les Français ont bénéficié sur ces 8 dernières années d’une formidable baisse des taux d’intérêts sur les crédits immobiliers. Un cas unique en Europe. La France, qui n’a pas connu la crise immobilière de 2008 de ses pays voisins, possède un marché immobilier dopé aux dotations de l’Etat.
Pouvoir emprunter davantage avec des taux bas, mais pour acheter un bien cher, un bon plan à terme ? Pas certain.
Entre PTZ et cadeaux fiscaux aux investisseurs particuliers sur le secteur de l’immobilier locatif, le marché de l’immobilier résidentiel en France est drogué à la subvention. Au final, les prix sont trop élevés. Les biens neufs se vendent 30% trop cher. Peu ou proue le montant de la défiscalisation qui y est liée. Les réductions d’impôts vont donc dans la poche des professionnels du secteur, mais en aucun cas dans celles des particuliers. Un marché tenu à bout de bras par l’Etat. Une correction des prix de 30% aurait été bien plus saine. La fin des subventions permettrait de remettre les compteurs à zéro. Un espoir de retour à la raison avec le nouveau gouvernement ?
Un pouvoir d’achat immobilier augmenté de 30% en 8 ans
Bilan de la faiblesse des taux de crédit en France ? Les Français se sont endettés sur des durées plus longues (20 ans), pour financer l’achat de biens plus grands, près de 30 m2 gagnés. Mais il faudra rembourser ce crédit sur plus longtemps. Et pour au final ne percevoir aucune plus-value réelle. L’écart entre les revenus des Français et les prix de l’immobilier ne cessant de diverger depuis le début des années 2000, cette situation ne pourra rester stable.
Prix de l’immobilier : 35% à 40% de baisse attendue sur un horizon de 5 à 8 ans
Sans pour autant s’appuyer totalement sur les travaux de Mr Frigitt (baisse anticipée de 35 à 45% sur 5 à 8 ans), il est évident que le marché immobilier en France est sur-évalué de 20 à 30%. Une nécessaire remise à niveau des prix est inéluctable. Les prix ayant augmenté bien plus rapidement que les revenus des Français, la tendance ne peut que s’inverser.