BNP Paribas : près de 7,1 milliards de bénéfices en 2020, une crise ? Mais quelle crise ?

Sans surprise, BNP Paribas traverse la crise avec aisance. Le bénéfice net annuel de la banque est toutefois en baisse de -13.5% par rapport à 2019. Les provisions pour défauts de remboursements sur les crédits ont explosé en 2020.

vendredi 5 février 2021, par Denis Lapalus

Le bal des publications des résultats 2020 des banques est lancé, comme chaque année, par BNP Paribas, la première banque a publier ses bénéfices au titre de l’année passée.

Baisse annoncée de -20% du bénéfice, la banque fait sensiblement mieux

Le résultat net part du Groupe BNP Paribas s’élève ainsi à 7 067 millions d’euros, en baisse de 13,5% par rapport à 2019. Hors éléments exceptionnels, il s’établit à 6 803 millions d’euros, en baisse de 19,2%. Les revenus sont stables (produit net bancaire), à 44 275 millions d’euros, est presque stable (-0,7%) par rapport à 2019 à périmètre et change historiques et progresse de 1,3% à périmètre et change constants.

D’importants plus-values immobilières réalisées

Les éléments hors exploitation s’élèvent à 1 458 millions d’euros, en hausse par rapport à 2019 (1 337 millions d’euros). Ils enregistrent des plus-values de cessions d’immeubles pour +699 millions d’euros, la plus-value de cession liée à l’accord stratégique avec Allfunds pour +371 millions d’euros, ainsi qu’une dépréciation de valeur de mise en équivalence pour -130 millions d’euros. Ils enregistraient en 2019 l’impact exceptionnel de la plus-value de cession de 16,8% de SBI Life en Inde, suivi de la déconsolidation de la participation résiduelle (+1 450 millions d’euros), la plus-value de cession d’un immeuble pour +101 millions d’euros, ainsi que la dépréciation de survaleurs (-818 millions d’euros).

Explosion du coût du risque

Le coût du risque a explosé de de +78,7 % en 2020, à 5,7 milliards d’euros. Ces provisions constituées permettent de couvrir les potentiels défauts de remboursement de crédits des clients. Sur ce total, 1,4 milliard d’euros correspondent à des risques « non avérés » - des créances qui, pour des raisons statistiques ou macroéconomiques, pourraient à l’avenir se trouver en souffrance -, le solde (1,1 milliard) couvrant bien des créances douteuses survenues dans l’année.

Des frais de fonctionnement en baisse

Enregistrant les succès de la transformation digitale et industrielle, les frais de gestion du Groupe, à 30 194 millions d’euros, sont en baisse de 3,6% par rapport à 2019, en ligne avec les objectifs du plan 2020. Les frais de gestion du Groupe incluent des éléments exceptionnels pour un total de 521 millions d’euros (contre 1 217 millions d’euros en 2019) : des coûts de restructuration et d’adaptation6 pour 211 millions d’euros (contre 473 millions d’euros en 2019), des coûts de renforcement informatique pour 178 millions d’euros et des dons et mesures de sécurité pour le personnel liés à la crise sanitaire pour 132 millions d’euros. Comme annoncé, les coûts de transformation exceptionnels sont nuls ; ils s’élevaient à 744 millions d’euros en 2019.

Actif net par action de 73.2€, dividende de 1.11€ versé en mai 2021

L’actif net comptable tangible4 par action s’élève à 73,2 euros soit un taux de croissance de 7,2% par an depuis le 31 décembre 2008 illustrant la création de valeur continue au travers du cycle. Le Conseil d’administration proposera à l’Assemblée Générale des actionnaires de verser un dividende de 1,11 euro par action en mai 2021, payable en numéraire, soit une distribution de 21% du résultat 2020, maximum résultant de la recommandation de la Banque Centrale Européenne du 15 décembre 2020. La restitution complémentaire de 29% du résultat 2020 est envisagée après fin septembre 2021 sous forme de rachat d’actions ou de distribution de réserves dès l’abrogation de la recommandation de restriction de la Banque Centrale Européenne prévue d’ici fin septembre 2021 « en l’absence d’évolutions nettement défavorables ».

2021

Le Groupe continue de mener une politique ambitieuse d’engagement dans la société au travers de chantiers de transformation qui se poursuivent en 2021 avec notamment le renforcement du dispositif ESG, la mise en place des outils de pilotage pour aligner les émissions du portefeuille de crédits sur la trajectoire requise par l’Accord de Paris ou la mobilisation en faveur de thématiques contribuant fortement à l’atteinte des Objectifs de Développement Durables des Nations Unies. L’action du Groupe dans ce domaine est reconnue par ShareAction (« Leader européen de la gestion des risques climatiques ») mais aussi par le magazine Euromoney (« Meilleure banque au monde pour l’inclusion financière » grâce au soutien à la microfinance ainsi qu’aux produits et services inclusifs).

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